Don Pasquale
Livret de Giovanni Ruffini
Une mise en scène qui ne craint pas de forcer le trait pour exagérer cette critique d'une société de classes.
Site de l'opéra
Julian Sykes pour Le Temps
Charles Sigel pour Forum Opéra

Vers l'autre rive
J’ai été ému par cet homme qui revient à la vie terrestre pour entamer avec sa femme un parcours qui le conduira vers un départ définitif. Je vois dans ce temps de voyage comme une vie en temps réduit.
Sawada Masa, producteur
La Revue des images de Hélène Delye pour France Culture
Fiche du Cercle d'études
Unifrance - Dossier de presse
Internet Movie Database

Shiki
Pour moi il fallait que j’expose ma relation conflictuelle et complexe d’amour et de désamour pour le Japon. Quand je suis partie je voyais ce pays comme ma terre promise, un peuple qui avait tout compris et je trouvais ça incroyable. L’expérience que j’en ai eue m’a donné une claque. Évidemment, l’image idéale que je m’en étais faite n’existait pas. J’ai eu un moment de rejet qui était à la hauteur de mes espérances.
Rosalie Stroesser
citebd.org
Site de l'éditeur
Anne Douhaire-Kerdoncuff France Inter
« Au-delà des apparences » pour Le Monde diplomatique, Manière de voir
Au cœur du Yamato
Mitsuba, Zakuro, Tonbo, Tsukushi et Yamabuki
Je repense à cette légende de l'empereur Jinmu. Yamato est le cœur de l'histoire du Japon. Sa cour impériale se tenait dans la cuvette de Nara. Je me répète: «Nara, Yamato, Akizu-shima, Akitsu, Tonbo, Japon...» Ma fille a choisi le mot tonbo [libellule] pour mon juku [cours privé]. Elle n'avait que trois ans. Elle ne savait évidemment pas que ce mot avait des ramifications aussi profondes, plongeant jusqu'à cette époque mythique.
Tonbo – p. 65
Aki Shimazaki affectionne les pentalogies. Par de brefs romans, elle aborde un aspect sociétal par différents angles. Alors que Le poids des secrets était élaboré sur les ruines de Hiroshima et de Nagasaki, le lien avec les Etats-Unis parcourt Au cœur du Yamato. En se référant au nom de la première dynastie, établie dans la région de Nara, l'autrice ancre son récit dans la tradition et accentue les effets ambigus de l'influence américaine sur l'Archipel.

De l'absence
Félix Vallotton - un hommage
Musée Jenisch
Françoise Pétrovitch envisage Rougir comme un carnet de croquis au mur, dont l'accrochage est libre et modulable. Cette entreprise est issue de dessins rapides, saisissant un flash de la pensée et de la vie de l'artiste, réunissant des portraits, des références à l'actualité ou à l'histoire de l'art, comme des êtres hybrides. Le répertoire caractéristique de l'artiste se déploie comme un vocabulaire de l'absence : visages vides, masques, cadrages rapprochés et jeux d'échelles, transformation d'humain à animal, oiseaux, figures d'enfants ou d'adolescent.
Site du musée – Petrovitch – Vallotton

Le samouraï bambou

Le dessin très personnel de Matsumoto recrée poétiquement l'atmosphère d'un Japon traditionnel en privilégiant la rêverie à l'action.
Site de l'éditeur
Critique de Shoshosein
Cache de Grenelle
Du microcosme de cette adresse parisienne, Christophe Boltanski déploie une histoire du XXe s. Lionel Baier situe ses personnages en Mai 1968, le romancier superpose les époques comme le réalisateur accumule les objets dans la reconstitution du cocon familial.Ils habitaient un de ces hôtels qui portent généralement des noms de marquis ou de vicomte, au milieu de la rue de Grenelle. Étrangers à la noblesse et à tout ce qui s'y rapporte, ils ne faisaient pas pour autant partie du faubourg Saint-Germain qui, depuis Balzac, désigne moins un quartier qu'un groupe social, des manières, un air, un parler.
p. 17

Les intranquilles
[Il ne s'agit] pas d’un film sur la manico-dépression mais plutôt d’une interrogation sur la capacité et les limites de l’engagement amoureux.
Joachim Lafosse
Dossier de presse
Stéphane Gobbo et Antoine Duplan pour Le Temps
Fiche du Cercle d'études
Films du Losange
Internet Movie Database

La cache
Très librement adapté du roman éponyme de Christophe Boltanski.
Une transposition qui illustre l'esprit du récit en restituant une atmosphère baroque dans laquelle les époques s'entrechoquent plus qu'elles ne se succèdent.
Je me suis beaucoup inspiré du travail de Franquin, dont je suis un grand admirateur. Je voulais avoir la possibilité de passer d’un dialogue en aplat monochrome à une planche couverte de courrier en retard à la rédaction de Spirou, comme on le voit dans les albums de Gaston. Ce dernier partage avec la famille de La Cache, sa loufoquerie, son désir de justice, mais aussi une forme de recherche de l’échec, comme vaccin à l’arrogance des vainqueurs. Il y a également les terrains vagues, les voisins grincheux, la voiture à malice, et presque un chat.
Lionel Baier
Dossier de presse
Elle seule paraît prendre la mesure du péril qui le guette. Peut-être à cause du milieu dont elle est issue. Elle redoute moins les collaborationnistes qui vocifèrent à Paris que tous ces gens très bien aux commandes à Vichy, Des bourgeois, pour la plupart, conservateurs, catholiques, maurrassiens, débordants de rancœur et prêts à acquiescer au pire. Elle a été témoin de leur divine surprise, au lendemain de la défaite, de leur bonheur de se retrouver enfin entre soi, après avoir été si longtemps méprisés par une République impie. Elle sait ce qu'ils ont dans la tête et devine ce dont ils pourraient être capables.
Internet Movie Database
RTS culture
Dossier de presse
Interview pour Le Temps – Stéphane Gobbo
Source de chaleur

Bronisław Piłsudski en 1903
Le conflit opposant l'Empire russe et le Japon pour le possession de Sakhaline, dès le XIXe s., a profondément modifié les relations que les populations autochtones entretenaient avec leurs voisins. En s'appuyant notamment sur l'etude de ses populations par Bronisław Piłsudski, Kawagoe Sōichi restitue les Aïnous dans leur humanité.Yankemoshir, « la grande terre ». C'est ainsi qu'autrefois s'appelait l'île d'où ils étaient originaires. Maintenant, ils vivaient à Hokkaidō, dans le village de Tsuishikari. D'ailleurs, plus personne n'appelait « la grande terre » par son nom ancien. Les Russes, toujours plus nombreux, l'appelaient « Sakhaline ». Les Japonais qui s'y rendaient pour la pêche l'appelaient « Karafuto ». […] Une terre couverte par la taïga, bloquée par la neige et les glaces la moitié de l'année. Sur cette terre vivaient des Oroks, qui eux-mêmes s'appelaient Uilta, éleveurs de rennes, des Gilyaks ou Nivkhes, fiers conducteurs de traîneaux à chiens, des Russes, des Japonais. Et des Aïnous. Tous ces peuples vivaient sur l'île, ou en vivaient.
p. 25
Lire plus…
Rien de trop beau pour les dieux
Fondation Opale – Lens
Respirer : mandala de Kimsooja
Ce dont il est question dans cette exposition n’est pas de l’ordre de cette spiritualité athée qui baigne l’art, mais bien au contraire de rituels issus de religions et de croyances diverses qui s’infiltrent de plus en plus dans le monde de l’art contemporain.
Jean-Hubert Martin
Dossier de presse
Site de la Fondation – Dossier de presse
Florence Vuistiner et Yann Denervaud pour RTS culture

Lang/Baumann

Musées cantonaux du Valais[Lang/Baumann] ont pris en compte les spécificités architecturales de l'Ancienne Chancellerie, tout juste rénovée, afin de lui donner réponse au moyen de leurs techniques habituelles : avec des matériaux et des formes, avec de la transparence et des couleurs fortes, en explorant et en dépassant les limites de l’espace, le duo d'artistes investit chaque étage de manière très différente.
Laurence Schmidlin
Dossier de presse
Eléonore Sulser pour Le Temps
Layla Shlonsky pour RTS culture
La promenade de Flaubert
Au fil des quatre saisons, Flaubert, infatigable, se promène, sous le regard du soleil, des nuages, de la montagne et de la mer.
Cie Générale des Mômes
Site du Petit théâtre

Sa préférée
L'écriture sensible et pudique de Sarah Jollien-Fardel donne relief à l'indicible : la vulgarité et la brutalité à laquelle un homme blessé soumet sa femme et ses filles. Rusticité d'une vallée valaisanne qui attire par une authenticité prétendument préservée. Façade qui masque un repli sur soi de manière moins ostensible que les SDF urbains.
Lorsque Villeneuve apparaît, je le vois pour la première fois. Le lac. Hypnotique. Fascinant. Lorsque le train le longe, que je l'aperçois derrière la vitre, je ferme mon livre. N'importe quel livre. Même un Paul Auster, dont je viens d'avaler La Trilogie new-yorkaise et pour qui j'éprouve une dévotion béate depuis, ne tient pas le choc face aux bleus, aux gris qui s'unissent, certains jours, avec le ciel.
p. 38

Free Zone
Dans la free zone, grâce au commerce, les gens ont une attitude pragmatique, moins chargée de nationalisme. C'est peut-être ce qui nous permettra de sortir de la situation actuelle. Tous les moyens de créer des points de rencontre m'intéressent
Amos Gitai
dossier de presse
Thierry Jobin pour Le Temps
Fiche du Cercle d'études
Internet Movie Database

Un monde sans enfants
Alors que le spectre de la surpopulation – de la Terre, de la Suisse – imprime encore le logiciel d'une génération, les effets du vieillissement et de la dépopulation préoccupent les prévisionnistes. L'impact d'une population en déclin sera majeur pour la cohésion sociale. Cette inversion, déjà avancée dans les pays d'Extrême-Orient (Japon, Corée, Chine), montre les conséquences économiques de cette évolution.[Les] nations européennes de l'Ouest dirigeaient des empires coloniaux, et envisagent la diversité comme un signe de puissance, une preuve d'attractivité, là où leurs homologues de l'Est ne voient que dilution d'une homogénéité ethnique en perpétuel danger.
p. 144

La Colombe et l'Épervier
La naissance de jumeaux au XIIe s. portait préjudice à la mère que l'on accusait d'avoir été fécondée par deux hommes. Lorsque Aélis de Cambremont donne naissance à deux enfants, la fille lui est retirée pour cacher ce malheur. Sous la plume de Lise Favre, elle devient Marie de France femme écrivaine, peut-être la première, proche d'Aliénor d'Aquitaine.
Cet angle permet à Lise Favre d'écrire un roman où les femmes sont au centre et de décrire un monde dans lequel les élites sont déjà mobiles et connectées.
Site de l'éditeur
Portrait de l'autrice par Christian Lecomte
Mitridate
Livret de Vittorio Amedeo Cigna-Santi
Opéra de Lausanne
Minimalisme du décor, lenteur de l'action, priorité à la musique et aux belles voix.
Andréanne Quartier-la-Tente pour RTS-culture
Julian Sykes pour Le Temps
Site de l'opéra

L'étreinte du serpent
EL ABRAZO DE LA SERPIENTE raconte l’histoire épique du premier contact, de la rencontre, du rapprochement, de la trahison et, au final, d’une amitié exceptionnelle entre Karamakate, un chaman amazonien, dernier survivant de son peuple, et deux scientifiques qui, pendant plus de 40 ans, ont été les premiers hommes à explorer la partie nord-ouest de l’Amazonie à la recherche de savoirs ancestraux. Le récit s’est inspiré des journaux des premiers explorateurs de l’Amazonie colombienne, l’ethnologue allemand Theodor Koch-Grünberg (—de) et le biologiste américain Richard Evans Schultes (—en).
Le réalisateur colombien Ciro Guerra met en scène l'Amazonie, la moitié du pays, mais oubliée en Colombie même. Une région décrite par les explorateurs et les exploiteurs de la jungle, Nord-Américains et Européens pour la plupart. Le personnage de Karamakate porte un regard autochtone sur cet univers puissant.
Il ne s’agit pas de folklore ni de cultures mortes, mais d’un savoir lié à une recherche actuelle de l’homme, à savoir comment trouver un équilibre avec la nature en puisant dans les ressources disponibles sans les saccager, comment trouver une harmonie, non seulement entre l’homme et la nature, mais aussi entre les différentes communautés qui composent l’humanité. Et cela souligne en quoi cette façon de parvenir à l’équilibre et l’harmonie est une façon de trouver un bonheur que l’on ne peut atteindre avec les systèmes politiques et sociaux actuels.
Ciro Guerra
dossier de presse
Norbert Creutz pour Le Temps
Fiche du cercle d'études
Internet Movie Database
Diaphana films

Stranger in My Own Country
En écho à son livre sur l'identité, le positionnement de Munk vis-à-vis de l'Allemagne est déstabilisant. Autant il analyse aujourd'hui la place donnée aux identités comme destructrice des démocraties, autant son vécu de Juif en Allemagne l'incline à blâmer la politique du pays dans lequel il est né et il a grandi.
Aujourd'hui le politologue a trouvé à New York un lieu où il se sent respecté dans sa complexité.
Lire plus…New York is defined by its newcomers much more than by its natives.
Yascha Mounk
Un parfait inconnu
You that never done nothin'
But build to destroy
You play with my world
Like it's your little toy
You put a gun in my hand
And you hide from my eyes
And you turn and run farther
When the fast bullets flyMasters of War
Bob Dylan, 1963
Internet Movie Database
Antoine Duplan pour Le Temps
Rafael Wolf pour RTS-culture
I'm not there
Le bizarre incident
de Mark Haddon / mise en scène Julien Schmutz
A travers l’adaptation de ce roman phare de la littérature anglaise, on plonge dans un sujet déli- cat, mais nécessaire. En abordant la question du spectre de l’autisme, on se déplace, on adopte un autre point de vue, on regarde le monde autrement, on va à la découverte d’une forme de talent. C’est aussi tenter de comprendre, de ressentir, d’inclure la différence. La différence de perception, de pensée, d’appréhension de son environnement et de ses émotions.
interprétation Yves Adam, Simon Bonvin, Céline Goormaghtigh, Geneviève Pasquier, Selvi Pürro, Vincent Rime, Nicolas Rossier, Diego Todeschini, Anne-Marie Yerly
Cie Le Magnifique théâtre
Dossier de presse

Alice Pauli
MCBA Lausanne

Rebecca Horn, Zen of Raven – Federskulptur, 2008
Eléonore Sulser pour Le Temps
Le site du musée
Wake

Lire plus…Wake est un terme polysémique.
Wake désigne le sillage, la trace d'un passage. À la surface de l'eau, au sens propre.
Ou bien, au sens figuré, la trace métaphorique d'un passage. Être, marcher, vivre dans le sillage.
Wake est aussi la veillée, et notamment la veillée funèbre.note liminaire
Convoi pour Samarcande
Deïev ne savait pas pourquoi les choses allaient ainsi. Pourquoi il y avait toujours tant de mort et de souffrance, et si peu de vie.
Quand il y réfléchissait, il s'imaginait une immense balance - comme celles qui sont sur les ports, pour peser la marchandise - et il répartissait mentalement ses souvenirs sur les énormes plateaux : sur l'un, les souvenirs tristes et douloureux, sur l'autre, les images pleines de lumière.p. 76

Lire plus…À la gare, Blanche passa à la direction pour annoncer à Moscou qu'elle était arrivée. Le téléphone était pris : un jeune homme à l'air épuisé énonçait - à Tcheboksary, ou dans un autre centre - des chiffres interminables. Il ânonnait d'une voix fluette, suivant avec des doigts de myope sur une feuille froissée, et répétant patiemment la même chose plusieurs fois - la ligne devait être mauvaise, et on lui demandait constamment de répéter. Blanche ne comprit pas immédiatement de quoi il parlait.
– ... Cent huit. Oui, oui, dans le district Tarkhanovski, cent huit. Non, cent sept, c'est à Mouratovski. Donc, à Tarkhanovski, cent huit morts.p. 146
Trésors du Petit Palais
Fondation de l'Hermitage
C’est par les chemins de traverse qu’Oscar Ghez aborde les courants principaux de la peinture figurative : aux côtés des grands noms de l’impressionnisme, du néo-impressionnisme, du fauvisme, de l’École de Paris et du cubisme, figurent des œuvres extrêmement originales d’artistes moins connus durant la deuxième moitié du 20e siècle
Site de la Fondation
Eléonore Sulser pour Le Temps
Cinq nouvelles du cerveau
Originellement utilisés pour comprendre le fonctionnement du cerveau, les réseaux de neurones out permis de développer des interfaces entre homme et machine qui permettent notamment de pallier à certains déficits fonctionnels. Si la robotique et l'intelligence artificielle générative tendent à supplanter l'humain dans des tâches spécifiques, les scientifiques n'ont pas encore approché sa réplication dans toute sa complexité.
En présentant cinq aspects différents de la recherche récente sur le cerveau, Jean-Stephane Bron aborde non seulement la prouesse scientifique mais aussi la portée éthique de ces investigations. Le regard plus conscient de Hadrien Pouget, qui poursuit des recherches dans le même domaine que son père, est une lueur d'espoir face à un futur dystopique : rêve ou cauchemar.
Stéphane Gobbo pour Le Temps
Fiche du Cercle d'études
IA : nouvelle meilleure amie de l'homme – Les matins de France culture
Bande à part Films
Internet Movie Database
Le piège de l'identité
Les essais du politologue Yascha Mounk questionnent le fonctionnement des démocraties libérales et la pérennité d'un système politique qui a permis une amélioration globale des conditions de vie, sans pour autant être exempt de défauts.
Si les idéologies d'extrême droite sont si dangereuses, c'est qu'elles n'incitent personne à élargir ainsi le cercle de ceux qui méritent notre sympathie. En plaçant des identités culturelles ou ethniques particulières sur un piédestal, elles encouragent au contraire leurs adhérents à valoriser leur groupe par-dessus tout, en particulier par-dessus les droits des étrangers ou la solidarité humaine universelle. Ce que je reproche à la synthèse identitaire est que, à sa façon, elle aussi rend plus difficile d'élargir nos allégeances au-delà d'une identité particulière et d'ainsi assurer la stabilité, la solidarité et la justice sociale.
p. 25
Lire plus…
Petite balade aux enfers
d'après "Orphée et Eurydice" de Christoph Willibald Gluck
Lire plus…
Plus léger que l'air
Nourrie de ce va-et-vient entre terre et ciel, d’expérimentations avec la fibre sans cesse répétées, Uehara Michiko met à l’épreuve la résistance du textile et tissant au seuil du visible, repousse constamment ses propres limites. L’étape ultime et libératrice est franchie lorsqu’en 2006, à bout de forces, elle parvient à réaliser un tissu de 3,5 m de longueur sur 40 cm de large dont les fils, issus d’une seule bave de ver à soie, ne mesurent pas plus de 3 deniers, soit trois grammes... Dans ses mains, sous nos yeux, le ballet fugueur et iridescent d’une aile de libellule, ou la naissance du tissage dit « akezuba ».
Site de la Fondation – dossier de presse
Eléonore Sulser pour Le Temps
Etienne Dumont pour Bilan
Les identités meurtrières
Un quart de siècle après sa publication, Les identités meurtrières de Maalouf est plus que jamais actuel. Contrairement au souhait de l'auteur, la fragmentation identitaire augmente dans une société qui s'homogénéise en privilégiant un passé idéalisé à la réalité présente.
Ce sont ces blessures qui déterminent, à chaque étape de la vie, l'attitude des hommes à l'égard de leurs appartenances, et la hiérarchie entre celles-ci. Lorsqu'on a été brimé à cause de sa religion, lorsqu'on a été humilié ou raillé à cause de sa peau, ou de son accent, ou de ses habits rapiécés, on ne l'oubliera pas. J'ai constamment insisté jusqu'ici sur le fait que l'identité est faite de multiples appartenances; mais il est indispensable d'insister tout autant sur le fait qu'elle est une, et que nous la vivons comme un tout. L'identité d'une personne n'est pas une juxtaposition d'appartenances autonomes, ce n'est pas un « patchwork », c'est un dessin sur une peau tendue; qu'une seule appartenance soit touchée, et c'est toute la personne qui vibre.
[…] Au sein de chaque communauté blessée apparaissent naturellement des meneurs. Enragés ou calculateurs, ils tiennent les propos jusqu'au-boutistes qui mettent du baume sur les blessures.p. 36

Frozen River
Elsa Duperray pour Le Temps
Fiche du cercle d'études
Internet Movie Database
Rezo films

L'invitation au voyage
Site de la fondation
Eléonore Sulser pour Le Temps
Clémence Vonlanthen pour RTS Culture
Marina Abramović
Site du Kunsthaus – Textes de l'exposition
Florence Grivel pour RTS culture
Eléonore Sulser pour Le Temps
Wong et Van Gogh
Site du Kunsthaus – Textes de l'exposition
Olga Yurkina pour Le Temps
Jacaranda
Le hasard de mes découvertes fait se suivre trois traces qui s'inspirent de la constitution de l'identité multiple des métis. Lorsque Gaël Faye écrit Petit pays, plus tard adapté au cinéma, on revit la tragédie rwandaise avec les yeux de celui qui, au sortir de l'enfance, se trouve subitement immergé en France.— Tu sais, l'indicible ce n'est pas la violence du génocide, c'est la force des survivants à poursuivre leur existence malgré tout.
La nuit était douce, elle s'enroulait autour de nous comme un boa de plumes.p. 135

Sokcho l'hiver
Comment se définit véritablement l'identité d'une personne ? Est-ce par la langue que nous parlons ou par notre héritage culturel ? Pour Soo-Ha, élevée en Corée par sa mère, son père français reste un mystère, une absence obsédante qui influence la façon dont elle se perçoit. Un vide qu'elle tentera de combler du mieux qu'elle peut, souvent au détriment de son bien- être physique et mental. Ce socle manquant à la moitié de ses origines interroge sur l'importance de l'héritage dans la construction de sa propre identité.
Koya Kamura
dossier de presse
Alors que Jay sillonne Tokyo à la recherche de sa fille dans Une part manquante, la narratrice d'Elisa Shua Dusapin, Soo-Ha, cherche à combler l'absence de son père. Deux approches, en apparence symétriques, des liens de filiation, mais aussi recherche d'une identité qui diffère d'un individu à l'autre.
Stéphane Gobbo pour Le Temps
Site du distributeur
Internet Movie Database