Wake

Hall Rebecca, Martínez Hugo. Wake, l’histoire cachée des femmes meneuses de révoltes d’esclaves. Cambourakis, 2022.

wake couverture
En titrant WAKE un roman graphique pour faire connaitre sa recherche, Rebecca Hall ne craint par la mise à l'écart. Avec ses doctorats en droit et en histoire, Rebecca Hall a les compétences d'analyser les sources documentant le rôle des femmes dans les révoltes d'esclaves, le sujet de sa thèse.

Wake est un terme polysémique.
Wake désigne le sillage, la trace d'un passage. À la surface de l'eau, au sens propre.
Ou bien, au sens figuré, la trace métaphorique d'un passage. Être, marcher, vivre dans le sillage.
Wake est aussi la veillée, et notamment la veillée funèbre.

note liminaire

wake 12

Les compagnies qui convoyaient les esclaves vers l'Amérique contractaient des assurances. Ces dernières exigeant un contrôle strict des «cargaisons», leurs registres font partie des documents qui permettent de lever le voile sur les conditions des déportations transatlantiques et le rôle particulier des femmes. Selon certaines études quantitatives, plus elles étaient nombreuses à bord, plus les soulèvements étaient probables.
Ces rébellions pouvaient mener les responsables devant les tribunaux. Or Hall découvre que les traces dans les archives sont particulièrement lacunaires quand il s'agit de femmes. Cette absence lui parait particulièrement offensante parce qu'elle annihile l'individu dans un système déjà passablement déshumanisant. Un manque de reconnaissance qui la touche en tant que petite-fille d'esclavagée.
Une émotion que les dessins complexes de Hugo Martinez rend palpable. Il illustre aussi la détermination de Rebecca Hall. Une ténacité qui n'empêche pas l'autrice de prendre en considération les diverses phases de l'histoire des déplacements transatlantiques pour détaillé la complexité de l'esclavage. Un regard teinté d'activisme que l'on désigne parfois wokisme.

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