Une vie dans les marges
19 09 25 BD
Tatsumi Yoshihiro, Une vie dans les marges. Cornélius, 2011.
Le thème autobiographique du mangaka à la recherche de l'inspiration alors qu'il est pressé par son éditeur et les revues dans lesquelles il publie est fréquent. Traité parfois avec ironie comme Mochizuki Minetarō dans ses carnets, il l'est aussi dans des récits qui rappellent le contexte historique, tel la volumineuse et passionnante Vie de Mizuki.

Le gekiga donne plus d'importance au script, au récit, à ce qui est raconté, tandis que le manga met en avant le rire et la satire. Il arrive parfois qu'un manga accorde plus de poids au récit pour accentuer les éléments comoques et satiriques, cependant cela restera toujours un manga. Le gekiga est certes une branche du manga, mais il y a une grande différence entre les deux, comme entre le poisson et le sushi !
Takao Saito, cité p. 430, vol. II
Le thème autobiographique du mangaka à la recherche de l'inspiration alors qu'il est pressé par son éditeur et les revues dans lesquelles il publie est fréquent. Traité parfois avec ironie comme Mochizuki Minetarō dans ses carnets, il l'est aussi dans des récits qui rappellent le contexte historique, tel la volumineuse et passionnante Vie de Mizuki.

Dans les 48 chapitres de son autobiographie, un récit publié sur une dizaine d'années, Yoshihiro Tatsumi s'attache particulièrement à l'histoire du manga dans l'environnement culturel de l'après-guerre. Il se contente de quelques allusions à des faits marquants de la politique japonaise, comme dans la première vignette de ces quelques 800 pages qui montre des Japonais autour d'un poste de radio écoutant le discours de l'empereur Hirohito annonçant la fin de la guerre. Toutefois Hiroshi, l'alter-ego du mangaka qui n'a alors que 10 ans, est fortement imprégné par les conditions économiques de l'occupation étasunienne. Reprenant une ancienne tradition, le manga se développe rapidement dans ses formes les plus divertissantes. Ses thèmes sont influencés par la culture américaine et son développement éditorial se fait sur un mode consumériste. Tatsumi doit se plier à ce modèle avant de pouvoir envisager les plus grands formats qui permettent un développement narratif plus élaboré et la création d'œuvres destinés à un public adulte. Osamu Tezuka ou Shigeru Mizuki ont aussi suivi ce chemin avant de publier leurs grands récits.
Avec ce gekiga de Yoshihiro Tatsumi détaille son évolution stylistique et ses sources d'inspiration. Dans ce sens le titre français est trompeur : Une vie dans les cases aurait été plus adéquat.

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