Peaks of the Balkans
Monténégro
La troisième étape fait partie de l'itinéraire Peaks of the Balkans, mais pas du programme de Balkan Natural Adventure. Notre guide ne l'a donc jamais parcourue, ni pour cette organisation, ni pour les autres prestataires pour lesquels elle a travaillé. Nol a donc décidé d'engager un guide local pour assurer cette journée. Le guide, qui a des problèmes auditifs, ne parle que le serbo-croate, alors que Marsela, albanaise élevée à Tirana, ne le parle pas. Dialogue de sourds assuré lorsque le guide du jour veut couper à travers champs quand aucune trace ne laisse deviner l'existence d'un sentier. Heureusement notre diplomate peut assurer un semblant de dialogue, même si elle avoue avoir de la peine à comprendre ce monsieur.
La région de Plav est habitée par des bosniaques et des albanophones qui fondamentalement ne parlent pas la même langue. Ils se tolèrent car ils partagent la même religion musulmane, même si, à l'entrée de Plav, les cimetières chrétiens et musulmans se font face.
Les passages sont très beaux et ont chaque jour leur spécificité. La végétation alpine peut donner l'impression de faire de la randonnée dans nos régions. L'absence de toute installation mécanique et les accès routiers sommaires sont suffisamment dépaysants pour ne pas nous faire regretter le déplacement… contrairement à ce Bavarois qui aimerait un pays propre en ordre.
Treskavica
Comme la plupart des localités que nous traversons, il n'y a pas vraiment un centre à Plav, village d'environ 3'700 habitants. Bien que son lac soit mentionné quand on évoque cet endroit, il ne fait pas partie du paysage urbain.Le jour suivant nous évitons une grande étape en étant transférés directement dans la vallée de la Ropojana, 4 km en amont de Vuthaj/Vusanje. Le paysage des Prokletije, les monts maudits, est ici superbe avec ses pointes acérées sur lesquelles jouent les ombres des nuages. Nous traversons un lac asséché au nom controversé (selon le site des alpes dinariques le Ropojansko jezero s'appelle aussi Gštars, Gstars, Čemerikino jezero) à moins qu'on ne le nomme le Lac Serpent en raison de la légende dont il est le sujet. Puis nous entrons en Albanie en passant devant une borne frontière renversée. En gravissant le Qafa e Pejës, le col de Pejë, nous voyons que le passage n'a pas toujours été aussi aisé. Du temps de la dictature d'Enver Hoxha les bunkers à une place (750'000 dans le pays selon certaines sources) devaient permettre la défense de l'Albanie. Une construction plus grande sur un plateau qui précède le col complétait le dispositif défensif.
Ropojansko jezero
La descente vers Theth évoque le col de la Gemmi, téléphérique en moins et cheval transportant nos sacs en plus. Avec l'orage qui nous tourne autour, la silhouette des pins foudroyés est inquiétante. Nous sommes rassurés que le mauvais temps ne se déclare qu'une fois au pied de la paroi d'autant plus qu'un habitant a aménagé une buvette.< précédente suivante >
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