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«On reste en contact»

«On reste en contact»
Il était une fois… – Joëlle Kuntz, Le Temps du 28 avril 2021


Dans sa chronique hebdomadaire du Temps, Il était une fois, Joëlle Kuntz aborde habituellement les thèmes d'actualité par une approche historique. Sensible aux relations de la Suisse avec ses voisins, son dernier ouvrage La Suisse ou le génie de la dépendance illustre les paradoxes de notre farouche volonté d'autonomie.

Suite à la rencontre entre le Président suisse Guy Parmelin et la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à Bruxelles, lors de laquelle le représentant de la Confédération a promis de «garder le contact», la journaliste a décortiqué la sémantique de cette expression. Son texte faussement désinvolte traduit la contradiction entre une situation géographique centrale, une économie connectée et un désir d'indépendance politique.

Au fil des siècles, on a rompu le contact, on l’a repris, on a vécu dans cette fatale proximité géographique avec toujours cette double idée d’appartenir et de ne pas appartenir. La paix européenne, après la Seconde Guerre mondiale, a relancé notre tactique historique de garder le contact tout en ne le gardant pas, de se tenir à part tout en réduisant l’écart au maximum de nos intérêts.

Les commentaires d'une étude sur les meilleures stratégies pour diminuer l'impact du SARS-CoV-2 qui paraît simultanément dans Lancet, met en évidence les conséquences du manque de coordination entre États voisins. Que les pays insulaires obtiennent de meilleurs résultats sanitaires et économiques indique cependant que la porosité des frontières implique des contraintes qui restreignent de fait l'indépendance.

Liste des votations concernant la politique européenne (Swissvotes– Institut de science politique de l’Université de Berne)

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