Plus léger que l'air
Nourrie de ce va-et-vient entre terre et ciel, d’expérimentations avec la fibre sans cesse répétées, Uehara Michiko met à l’épreuve la résistance du textile et tissant au seuil du visible, repousse constamment ses propres limites. L’étape ultime et libératrice est franchie lorsqu’en 2006, à bout de forces, elle parvient à réaliser un tissu de 3,5 m de longueur sur 40 cm de large dont les fils, issus d’une seule bave de ver à soie, ne mesurent pas plus de 3 deniers, soit trois grammes... Dans ses mains, sous nos yeux, le ballet fugueur et iridescent d’une aile de libellule, ou la naissance du tissage dit « akezuba ».
Site de la Fondation – dossier de presse
Eléonore Sulser pour Le Temps
Etienne Dumont pour Bilan
Archéologie des fluides
J'ai montré un objet au sujet d’expérience, analysé la réaction électro-encéphalique produite par la vision de cet objet, changé cela en chiffres, puis en points. Au début, je n'ai obtenu qu'une figure extrêmement simple, mais, après plusieurs manipulations, les détails se superposent peu à peu, et l'image telle que l'a vue le sujet d'expérience se dessine sur l'écran de l’ordinateur. Ce n'est pas aussi simple que ça en a l'air en le racontant, cela requiert un temps et des efforts extravagants, mais en simplifiant c'est ça. Et, si on répète cette opération un nombre infini de fois, l'ordinateur assimile le modèle et finit par refléter automatiquement une image à partir des ondes électro-encéphaliques. C'est vraiment mignon, un ordinateur ! Dans la mesure où on lui donne des ordres cohérents, il nous rend toujours un travail cohérent.
Haruki Murakami
La fin des temps – p. 348
Le directeur de l'institution genevoise de 1922 à 1951, Waldemar Deonna, archéologue de formation, s'intéresse aux approches de l'avant-garde qui croisent les champs et notamment à la création sous états modifiés de la conscience. En s'appropriant les collections du musée, Pascal Rousseau met en lumière la création de Tony Oursler et des archives consacrées au surnaturel et à l'occultisme. Des documents qui montrent que l'étrangeté de certains phénomènes ne réside que dans l'ignorance de la science à un moment donné.

Site de l'exposition
Eléonore Sulser pour Le Temps
Rembrandt et la Bible
Musée International de la Réforme
Site de l'exposition
Eléonore Sulser pour Le Temps
Henri Montavon et Mathieu Lombard pour RTS culture
Dossier de presse
L'ordre des choses
Musée d’art et d’histoire, Genève

Giovanni Battista Piranesi – Les Prisons – réinterprétées par Wim Delvoye
Site de l'exposition
La collection d’étiquettes de Vache qui rit ® de Wim Delvoye
Eléonore Sulser pour Le Temps
Être(s) ensemble
Ugo Rondinone
Le Musée d'Art et d'Histoire donne carte blanche à Ugo Rondinone
Transfiguration du regard, de l’espace, des œuvres, des relations que nous entretenons avec elles ou le musée lui- même. Mais aussi transfiguration de l’expérience du visiteur, à la fois enchanté et interpellé par une approche savante et irrévérencieuse, exigeante et joueuse, pop et pourtant profonde.
Dossier de presse
Site de l'artiste
Site du musée
Florence Grivel pour RTS-culture
Elisabeth Chardon pour Le Temps
Le secret des couleurs
Céramiques de Chine et d’Europe du XVIIIe siècle à nos jours
Les considérations techniques s'adressent à un public averti ; elles révèlent néanmoins que les influences culturelles réciproques, entre l'Europe et la Chine, ont stimulé le progrès. Elles ont aussi contribué à une esthétique «mondialisée», les ateliers chinois reprenant des motifs occidentaux et la Manufacture de Sèvres produisent des chinoiseries.
Les recherches de l'autrichien Thomas Bohle révèlent aussi une esthétique contemporaine ambiguë, entre sophistication de pièces à double paroi et sobriété des formes.
Dossier de presse
Thomas Bohle, céramiste
Eléonore Sulser pour Le Temps
Helvécia
Musée d'ethnographie, Genève
Le photographe Dom Smaz et la journaliste Milena Machado Neves présentent quelques portraits de descendants d'esclaves de la colonie germano-suisse de Leopoldina – devenue Hélvecia – située dans la province de Bahia au Brésil. Le modèle économique sur lequel elle s'était développée n'ayant pas survécu à l'abolition, les propriétaires ont abandonné le territoire aux anciens captifs.
Aux portraits très construits de Dom Smaz répondent des extraits d'interviews qui révèlent une relative ignorance de ce passé, même si le statut de quilombo est une reconnaissance officielle de l'esclavage.
Site de l'exposition
Rafael Wolf pour RTS-culture
Eric Tariant, Anne Wyrsch pour Le Temps
Eloge de la lumière

Trois ans pour fendre le bambou, huit ans pour le tresser.
La Fondation Baur, Musée des Arts d’Extrême-Orient présente dans son cossu hôtel particulier genevois un intéressant dialogue entre les peintures de Pierre Soulages et les vanneries de Tanabe Chikuunsai IV.
Utilisant le potentiel des multiples espèces de bambou et de leurs traitements, l'artiste crée des objets dégageant une puissante sérénité. Les différents types de tissage rehaussés de nœuds décoratifs mettent en évidence le savoir-faire du maître.
Cette sublimation de la matière pour la rendre expressive se retrouve dans l'approche de Soulages, capable lui aussi d'élever la substance en œuvre d'art.
Tanabe Chikuunsai IV
Site de la fondation
Dossier de presse
Elisa de Halleux pour Le Temps
Catalogue – galerie Mingei
Site de la dynastie Chikuunsai
Gare aux dessins !

Die Weltwoche, 4 Mai 2000
Malgré son talent, Chappatte ne nous alerte pas suffisamment sur les problèmes de notre époque. Alors que les mutations de la société peuvent nous sembler un tourbillon incessant, l'exposition met en évidence la persistance des maux de notre société. Les déclinaisons sont différentes, mais elles révèlent des tensions similaires : trente ans après les affrontements en Yougoslavie, un conflit menace en Ukraine. Alors qu'il y a 50 ans le le Club de Rome thématisait déjà les limites de la croissance, la «crise» climatique ne devrait pas nous surprendre.Chappatte est aussi un défenseur de la liberté d'expression. La caricature et le dessin de presse, par l'impact visuel, immédiat, ont un rôle particulier pour une expression libre. L'analyse de quelques dessins montre la difficulté de l'exercice : tous les «lecteurs» n'ont pas la capacité d'en interprété les subtilités. Le Mahomet de Charlie-Hebdo de septembre 2020, date d'ouverture du procès des attentats de janvier 2015, est présenté visage caché, ce qui rend la caricature non blasphématoire. La Justice tient aussi compte du support médiatique pour évaluer le caractère offensant d'un dessin.
Si certains peuvent considérer comme liberticide ses précautions, les dessinateurs ne sont pas dupes de leur usage stéréotypé de la race et du genre. Il n'est dès lors pas étonnant que les algorithmes, élaborés par des humains, entretiennent ces biais.
Chappatte : Quand on attaque le dessin de presse, c'est la liberté qu'on attaque
Stéphane Gobbo pour Le Temps
Le site de Chappatte
Masques et théâtre
En établissant un dialogue entre les écrits précieux de sa collection et les créations inventives de Werner Strub, la Fondation Bodmer met en exergue deux piliers du théâtre : le texte et son interprétation.
Les masques élaborés dans des matériaux nobles renvoient à l'acteur ou l'actrice et au metteur en scène. En effet, cet accessoire – si on peut utiliser ce terme pour un objet aussi sophistiqué – est le point de focalisation de l'attention. Le texte, aussi précieux soit-il, est lui destiné à rester dans l'ombre.
Dossier de présentation de l'association Werner Strub
Le site de la Fondation Bodmer – Dossier de presse
Alexandre Demidoff pour Le Temps
Hodler et le parallélisme
Dans le cadre des expositions célébrant le centenaire de la mort de Hodler en 1918, les Musées d'art et d'histoire de Genève et le Kunstmuseum de Bern ont collaboré pour une exposition présentée successivement à Genève et dans la capitale fédérale. Lire plus…
L'effet boomerang – Les arts aborigènes d'Australie

L'effet boomerang – Les arts aborigènes d'Australie, MEG – Musée d’ethnographie de Genève
L'exposition du MEG n'échappe pas à la tendance de divulguer les origines de sa collection. Lire plus…