Avec les henros de Shikoku


précédent

wata-ya Marugame

Wakame Udon

Les Japonais aiment ramener de leurs vacances des souvenirs, les konbinis des gares ont à chaque fois un grand rayon réservé aux derniers achats avant le retour, on y trouve le plus souvent des cadeaux alimentaires et dans le Kagawa, toutes sortes de pâtes udon, les épaisses nouilles de froment dont c'est la spécialité. Les échoppes udon-ya présentent donc une excellente alternative aux konbinis pour les pauses de midi. Quelques étapes bien concrètes à ajouter au parcours méditatif… Un exercice d'habileté également que de les engloutir sans se brûler; servies très chaudes, le meilleur moyen de les consommer est de les aspirer en créant un flux d'air qui empêche de s'échauder le palais.
Dans les établissements les plus populaires, comme au Wata-ya de Marugame, le défilé des clients devant le comptoir est rapide et la consommation plus encore. Pour 380 ¥, j’en reçois une bonne portion, mais malgré tout l’entrain que j’y mets, je n’ai aucune chance face aux quatre hommes cravatés de la table voisine qui engloutissent leur repas en un rien de temps, sans s’éclabousser.
wata-ya marugame

Wata-ya, Marugame

Les Guest House ne servent pas de repas, mais mettent à disposition de quoi les consommer et fournissent un accueil de haute qualité. Takeshi-san parle un français parfait et son Wakabaya de Takamatsu constitue une alternative ni assez connue, ni assez utilisée, aux très anonymes Business Hotels.
Le propriétaire recommande un commerce de pâtes udon pour le petit-déjeuner, le Udon Baka Ichidai, que le traducteur DeepL traduit étrangement par « une génération de jeunes (les baka, “idiots” des années 70) ». Ouvert dès 6h. on s’y précipite et fait la queue, comme à la boulangerie, pour y déguster d’excellents plats. Ce matin donc, je suis allé faire la queue à 6h15 pour obtenir ma portion moyenne de ces pâtes épaisses, avec un œuf et un tempura de légumes. Le public varié prend déjà son premier repas : une famille avec la grand-mère et un enfant de 10 ans environ, un couple de jeunes retraités qui s’apprête à partir faire une course à vélo, des étudiantes, beaucoup d’ouvriers et de salarymen en complet. Takeshi-san précise que les week-ends et jours fériés, il faut être très patient pour accéder au comptoir.
Le prochain temple, Yashimaji – 屋島寺 (n°84), au cœur d’une zone de détente qui surplombe la ville et qui attire davantage les sportifs que les pèlerins. Le site est mal entretenu bien que le temple principal ait un intérêt historique. Takeshi-san m’avait averti du mauvais état du chemin descendant. Des écriteaux insistent en notant qu’il ne reste plus que quatre temples sur le pèlerinage et qu’il serait dommage de le terminer ici. J’apprécie d’autant plus mes bâtons que mes genoux se ressentent encore de la séance immobile de zazen ajoutée aux près de 500 km parcourus ce dernier mois.
L’atmosphère du temple 85, Yakuriji – 八栗寺, que j’atteins par un sentier bordé de Jizō, est tout autre : un dédale d’édifices répartis dans une forêt qui peut être atteint par funiculaire. La lumière met en évidence le bois vieilli et les toitures. Cette fois c’est une route pentue qui permet de retrouver la plaine et la bordure de la mer.

suite

Accès à Yakuri-ji

yakuri-ji