Avec les henros de Shikoku
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La pagode rénovée de Motoyama-ji
La Préfecture de Kagawa est certainement la plus dynamique de celles que j'ai traversées à Shikoku et quelques nouvelles structures d’accueil se sont établies récemment dont Fujigawa Ryokan tenu par un jeune couple. Yūki-san m’a cuisiné un shabu-shabu de sanglier, des palourdes de bambou et un tofu délicieux. Souvent lancées pendant le COVID et dans des zones plus peuplées, elles peinent encore à se faire connaître. Le propriétaire espère que l'attrait du Japon et la popularité du pèlerinage des 88 temples auprès de la clientèle internationale se confirment.Les festivités autour du 1250ème anniversaire de Kūkai ont donné lieu à quelques élans et les temples sont très actifs en cette première semaine de novembre. Celui de Motoyama-ji célèbre la réfection de sa pagode à cinq étages, une fête où les enfants participent dans des vêtements d'apparat, les femmes sont en tailleurs stricts et les hommes en costumes noirs et cravate.
Alors que le cortège avec tambours et conques débute la cérémonie, je me dirige vers la Nationale 11 que j’avais un peu oubliée ces derniers jours ! Mais le paysage a légèrement changé dans cette Préfecture qui est la plus riche de Shikoku. Les panneaux solaires sont installés sur les entrepôts et les parcelles cultivées paraissent plus grandes. La vieillesse de la population se fait toujours sentir et, les jours ouvrables, les transports de seniors concurrencent les ramassages scolaires. Il semblerait que cette région a toujours été relativement sèche et que, dès le Moyen Âge, de nombreux réservoirs d’eau permettent de réguler l’irrigation; Kūkai lui-même aurait contribué à en établir. Ainsi, après l’estuaire de la Saita, je longe de nombreux plans d’eau auprès desquels les oiseaux sont nombreux.
La dernière volée de marches pour accéder au Daishidō du Temple 71
Au lieu de la crête dorsale, ce sont une succession de monticules coniques de part et d’autre.C’est sur l’un des monticules coniques près de Mitoyo qu’est établi le Temple 71, Iyandani-ji – 弥谷寺 auquel on accède par un dénivelé de 200 m dont une volée de 108 marches…
Un autel est installé dans une grotte ajourée créant un bel effet. Je le visite en même temps qu’un groupe dont la leader donne des directives précises : « Ici on enlève ses chaussures, pas de chapeau là, on dépose son obole à tel endroit (je crois qu’elle précise le montant) ». Pourtant à les entendre lire les sūtras dans un bel unisson, ils semblent au fait des rituels. Les secrétaires du temple ont du travail à tamponner « chasubles » et autres documents.
Mais lorsque je parviens à Zentsū-ji, la fête est terminée…
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