MW
04 12 24 BD
Tezuka Osamu, MW. Delcourt, 2019.
Les émeutes étudiantes des années 1960 ont aussi marqué le Japon. L'influence politique et économique des États-Unis y a été fortement contestée, ainsi que la mainmise du pouvoir conservateur.
L'ambivalence de Michio Yuki est révélatrice des failles de la société japonaise de ces années-là. L'enquête du mangaka Osamu Tezuka établit un parallèle entre la duplicité du héros et celle du monde politique.


L'ambivalence de Michio Yuki est révélatrice des failles de la société japonaise de ces années-là. L'enquête du mangaka Osamu Tezuka établit un parallèle entre la duplicité du héros et celle du monde politique.


Les actes délictueux de Michio Yuki sont répréhensibles et sa volonté de se venger des conséquences de son exposition au MW en s'emparant de ce gaz, odieuse. Cette attitude fait écho au manque de moralité des autorités. En achetant le silence sur l'incident d'Okinomafuné, elles mettent en évidence la collusion entre les milieux politique et économique, une pratique répandue au Japon

Les initiales MW qui désignent le gaz toxique qui a plongé Yuki dans la confusion évoquent aussi Man & Woman, une différenciation dont il aime à se jouer en se travestissant. Plutôt que pour réprouver les pratiques homosexuelles, Tezuka joue de ce double usage pour critiquer l'hypocrisie qui entoure les comportements intimes. Ce manga en forme de polar au rythme soutenu est avant tout une accusation de la politique nippone et, plus généralement, l'hypocrisie des moralisateurs. .
Site de l'éditeur
Site de l'auteur