Re-Orientations
11 04 23 Exposition
L'Europe et les arts de l'Islam, de 1851 à nos jours
Kunsthaus Zürich
Avec la guerre qui se prolonge dans les marges de l'Europe la question de notre identité spécifique se pose en termes stratégiques. L'agresseur prétend agir pour défendre les plus précieuses valeurs européennes alors que, sans le soutien des États-Unis, les moyens de l'autre camp seraient dérisoires. La constance à se distinguer des autres influencent fortement la politique intérieure de chaque pays comme le montrent les divergences irréductibles sur la politique migratoire de l'Union européenne. Un affrontement particulièrement vif dès qu'il est question d'islam.
L'exposition montre l'existence d'une trame culturelle commune, conséquence de flux continus en particulier dans les régions du bassin méditerranéen.
Kunsthaus Zürich
Avec la guerre qui se prolonge dans les marges de l'Europe la question de notre identité spécifique se pose en termes stratégiques. L'agresseur prétend agir pour défendre les plus précieuses valeurs européennes alors que, sans le soutien des États-Unis, les moyens de l'autre camp seraient dérisoires. La constance à se distinguer des autres influencent fortement la politique intérieure de chaque pays comme le montrent les divergences irréductibles sur la politique migratoire de l'Union européenne. Un affrontement particulièrement vif dès qu'il est question d'islam.
L'exposition montre l'existence d'une trame culturelle commune, conséquence de flux continus en particulier dans les régions du bassin méditerranéen.
Le commerce de biens en a été le fondement, mais la curiosité qu'il a suscité a influencé la production artistique européenne. Ces apports sont aussi conséquences de la pensée coloniale et universaliste. Les grandes expositions universelles – dès 1851 à Londres –, prémices de la mondialisation, modèlent non seulement les capitales où elles ont lieu, mais contribuent à répandre de nouvelles habitudes.
L'exposition « Meisterwerke muhammedanischer Kunst » (chefs d'œuvres de l'art islamique) de Munich en 1910 est visitée par de très nombreux artistes de toute l'Europe. Elle permet à celles et ceux qui n'ont pas l'audace du voyage de se familiariser à une production culturelle ainsi valorisée.

La promotion des colonies, l'exotisation, exerce un attrait touristique. Vassily Kandinsky, Gabriele Münter, Paul Klee, Henri Matisse et August Macke ont tous séjourné en Afrique du Nord – alors colonie française – et en ont ramené photographies, esquisses ou simples impressions qui ont influencé leur production artistique, sans pour autant qu'ils versent dans ce qu'il convient aujourd'hui de désigner par l'“appropriation culturelle”.
Les collections d'arts appliqués européennes s'enrichissent d'objets en provenance du monde islamique, notamment celle du MAK – Museum für angewandte Kunst de Vienne. De leur côté, les artisans du luxe s'adaptent au goût oriental pour y écouler leur production. C'est le cas notamment de la maison Lobmeyr qui a conçu l'éclairage de mosquées à la Mecque et à Médina, son plus gros contrat du XXe s.
Par ailleurs, diverses interventions contemporaines expriment la tension persistante entre les deux sphères culturelles, en particulier les photographies de Marwan Bassiouni qui représentent les paysages suisses saisis de l'intérieur des mosquées qui y sont construites.
Site du musée – Présentation
Communiqué de presse