Sweet Country

Sweet Country de Warwick Thornton, Australie, 2017, 1h53

Le long métrage grinçant de Warwick Thornton est basé sur un fait divers survenu dans l'Outback australien après la Première Guerre mondiale.

On retrouve les plans cinématographiques du western en bandes dessinées, un genre dans lequel la violence est parfois très directement représentée.
Dubois Pierre, Armand Dimitri. Sykes. Le Lombard, 2019
ou Dorison Xavier, Meyer Ralph. Undertaker – Le mangeur d’or. Dargaud Benelux, 2015

Le réalisateur, appartenant à une communauté aborigène, bien implanté au cœur de l'île-continent, aborde avec les codes du western les problématiques coloniales et leurs manifestations dans le contexte australien.
L'environnement de l'Australie centrale, rattachée au Northern Territory, suggère le décor du western. Thornton y raconte cependant une histoire dans laquelle les héros sont loin de l'imaginaire de la conquête de l'Ouest. Un soldat rentré du front européen se voit attribué une propriété isolée de l'Outback. Pour la remettre en état, il s'approprie les ressources de ses voisins. En particulier, il emprunte les aborigènes à leur service et il en abuse.
Le regard indigène du réalisateur révèle la complexité des relations entre colons et aborigènes, les enjeux de domination et la violence qu'ils génèrent. Dire la justice dans ce contexte est alors un défi.

Internet Movie Database
Présentation du film pour Ciné-Feuilles