Trois secrets, trois guerres, un papa
29 04 23 Livre
Mayenfisch Alex. Trois secrets, trois guerres, un papa. Les Cahiers dessinés, 2022
Des dessins un peu naïfs pour illustrer cette tentative de découverte d'un père tôt disparu. Orphelin de ses deux parents à 18 ans. le réalisateur Alex Mayenfisch n'a eu que des contacts distendus avec son père, qui a dispersé beaucoup de secrets : aujourd'hui encore l'auteur ne sait pas quelle a été son activité professionnelle qui nécessitait de longues absences.
Jusqu'alors la vie du père n'était qu'un grand point interrogation. C'est désormais une constellation d'interrogations qui s'impose à moi; celles nouvellement apparues en entraînant d'autres. Il faut creuser plus profond.
p. 100
Des dessins un peu naïfs pour illustrer cette tentative de découverte d'un père tôt disparu. Orphelin de ses deux parents à 18 ans. le réalisateur Alex Mayenfisch n'a eu que des contacts distendus avec son père, qui a dispersé beaucoup de secrets : aujourd'hui encore l'auteur ne sait pas quelle a été son activité professionnelle qui nécessitait de longues absences.
Une existence que l'aîné a passée entre Suisse, France, Allemagne et États-Unis d'abord pendant la Deuxième guerre mondiale, puis lors de la Guerre froide. Des engagements pour le régime national-socialiste, un double-jeu favorisé par la présence de parents de chaque côté de la frontière et qui s'est peut-être poursuivie par des missions pour la CIA.
Comment se reconstituer un passé avec quelques souvenirs de l'enfance quand les adultes se taisent ? Ce silence révèle que la vérité n'est pas univoque mais un tissu de perceptions liées à la sensibilité des individus. Dans la situation de Mayenfisch, fortement impactée par l'histoire de la première moitié du XXe s.
Si le réalisateur n'en a pas fait un documentaire, c'est qu'il lui manquait le matériau nécessaire à ce mode d'expression. Des images fortes liées aux souvenirs d'enfance témoignent d'un désarroi plus intense que le déroulé clinique des mots ne l'exprime.
Antoine Duplan pour Le TempsIl n'y a pas de morale à cette histoire mais un constat, même s'il n'est pas nouveau : les guerres sont une saloperie. Des dizaines d'années après la fin des hostilités, leurs séquelles continuent de polluer la vie des peuples comme des individus durant des générations.
p. 108
David Berger pour RTS culture
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