Elle est reçue par la directrice et l'équipe pédagogique qui espèrent se disculper en s'inclinant avec ostentation devant la plaignante : des professeurs soumis à leur supérieure, pourtant évanescente. Une posture qui tranche avec l'atmosphère dissolue de l'école, dans laquelle les élèves se rendent sans uniformes.
L'intervention de Saori, qui élève seule son enfant depuis la mort de son mari, renforce les tensions. L'attitude de Minato devient encore plus énigmatique et les pressions sur le professeur Hori s'accroissent. Contre les conventions, la mère se montre pugnace.
Habilement, le scénariste Sakamoto, montre trois points de vue sur la situation de Minato et de son camarade Yori : la vérité est moins évidente que ce qu'on souhaiterait. L'incendie spectaculaire d'un bar favorise les rumeurs et accroit les soupçons sur chacun des protagonistes.
En questionnant le rôle de chacun·e, le film interroge également le fonctionnement de la société nippone. Lors du premier entretien de Saori, elle fait face à une équipe restreinte, mais lorsqu'elle revient, elle est confrontée à un corps soudé, du moins en apparence.
Pour contrebalancer cette atmosphère oppressante, Minato et Yori ont un espace secret, qui permet à Kore-eda de libérer son talent expressif. Cette échappatoire est-elle tangible ou appartient-elle au monde onirique des kamis ? Est-elle libératrice ou contraint-elle les garçons à se retirer du monde ?

Norbert Creutz pour Le Temps
Internet Movie Database
Distribution Le Pacte

Tags Cinéma, Japon, Société