L'an mil

[…] en l'an 1000, les principaux acteurs étaient différents de ceux de 1492. Certaines régions du monde comme la Chine et le Moyen-Orient s'épanouissaient tandis que d'autres – l'Europe, en particulier – étaient à la traîne. En fait, le monde de l'an 1000 était très semblable au nôtre: les Chinois, les Arabes et les Américains pouvaient rivaliser avec les Européens.
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Ce frottement de civilisations favorise l'expansion des religions, qui donnent une certaine sécurité par une unité culturelle, et trois grandes aires se dessinent : bouddhisme, christianisme et islam. A l'intérieur de chacune, on observe des luttes de pouvoir alors qu'entre elles, c'est l'échange marchand qui domine. En Europe, ce jeu d'alliances s'observe par la concurrence entre les églises byzantines et chrétiennes.
Une des manières les plus efficaces de faire progresser une société consistait à se convertir à la religion d'un peuple plus avancé, une décision qui n'était pas toujours fondée sur des convictions religieuses. Le prince Vladimir, souverain installé dans l'actuelle Ukraine, s'est ainsi inspiré de ses voisins immédiats pour consolider son royaume.
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Bien qu'explorée par les Vikings. l'Amérique reste indépendante des grandes routes commerciales. Certaines techniques des civilisations andines sont observées en Amérique centrale, mais l'archéologie n'a pas mis en évidence des échanges d'envergure entre les deux parties du continent.
La circulation des idées - essentielle à la progression de la mondialisation - et l'apparition consécutive de nouvelles religions ont profondément affecté l'ensemble des populations. Elles ont même influencé la vie de celles et ceux qui n'ont jamais quitté leurs terres natales.
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Généraliste, l'ouvrage de Hansen met en évidence les apports du commerce et de la coopération au développement. L'ouverture à l'autre favorise un progrès qui pourtant se partage déjà inégalement. Une disparité qui s'accentuera lorsque l'Europe aura acquis un véritable avantage technologique par ses armes, au tournant des années 1500.
En vérité, abstraction faite du XXe siècle qui a battu tous les records de barbarie, ce n’est pas au Moyen Âge mais sous Louis XIV que les populations européennes ont été les plus malheureuses.
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