La compétition a été le moteur de l’exploitation des hommes et des ressources. Au terme de la Seconde Guerre mondiale, des hommes ont cependant cherché à développer une politique davantage basée sur la coopération espérant ainsi mettre l'Europe à l'abri de nouveaux conflits. Les premiers accords autour du charbon et de l'acier à l'origine de l'Union européenne étaient clairement économiques et restaient peu respectueux de la planète. La dynamique qu'ils ont enclenchées a modifié la société en profondeur en contribuant à une libération de l'individu.

N’oubliant jamais François Mitterrand qui avertissait que «le nationalisme, c’est la guerre», [Bastien Nançoz] souhaite ardemment que l’Europe des nations se crée un narratif commun. «Il est urgent de sortir des récits historiques nationaux qui favorisent l’amnésie et engendrent des analphabètes de l’histoire», insiste-t-il.

Michel Guillaume
Le Temps 5 mai 2022

Les conséquences de cette émancipation sur le lien social, le contrat qui lie les citoyennes et les citoyens, deviennent particulièrement visibles depuis que la population prend conscience des limites d'un modèle économique basé uniquement sur l'expansion. La légitimité de chaque humain à bénéficier de mêmes droits est ressentie particulièrement douloureusement par ceux qui se sentent abandonnés suite à cette politique d'intégration et les enjeux géostratégiques qui en découlent.
En rappelant ce que l'Europe a subi, et ce qu'elle a fait subir par sa politique coloniale, Gaudé a l'ambition de rétablir une vision positive du projet d'intégration et de rappeler que le continent, au moins dans le regard des réfugiés qui tentent de l'atteindre au péril de leur vie, reste désirable.

Le site de l'éditeur
Alexandre Demidoff pour Le Temps
Entretien avec l'auteur
Jean-Marie Félix pour RTS Culture

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