Motherless Brooklyn

Brooklyn Affairs (Motherless Brooklyn), de et avec Edward Norton (Etats-Unis), avec Gugu Mbatha-Raw, Alec Baldwin, Bruce Willis, Willem Dafoe, Cherry Jones, 2h25.



Film policier, mais pas que…
Dans New-York des années 1950, Fred, directeur d'une petite agence de détectives, est tué lors d'une enquête. Ses associés, une bande de patauds, poursuivent ses investigations.
Lionel Essrog (Edward Norton) atteint du syndrome de La Tourette n'est pas le plus discret de l'équipe. Son affection se traduit par l'exclamation de mots phonétiquement proches. Évidemment que ces vociférations sont rarement adéquates, même si elles font rire dans un premier temps. Elles masquent surtout les qualités de Lionel : sa capacité hors pair de mémorisation, tant auditive que visuelle, en fait un enquêteur perspicace.
En cherchant à transmettre un message politique, Norton amène de la confusion dans son scénario. Il a d'ailleurs transposé l'intrigue du livre dont il s'inspire dans les années 1950, époque à laquelle il fait remonter le début de la gentrification. Ce parti pris permet de dénoncer certaines pratiques contemporaines sans dénoncer leur auteur. Cette thématique complète donc la dénonciation de la discrimination induite par le handicap de Lionel.
Le registre jazzy de la bande-son et la lumière crépusculaire qui domine contribuent peut-être aussi à diluer la tension dramatique.

Antoine Duplan pour Le Temps
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