Erasmus

Elodie Glerum, «Erasmus», Ed. d’autre part, 156 p.

D'un côté, on incitait les gens à être écolos et à se fabriquer des toilettes sèches, d'un autre, on les encourageait à polluer pour leur bien-être : «Va, prends un vol à cinquante balles, c'est bon pour toi, cette escapade à mille kilomètres !»
L’option la plus raisonnable aurait sans doute été d'atterrir à Liverpool, ce qui ne l'aurait en aucun cas dispensé du long trajet en convoi diesel Arriva, tellement le trou était reculé. Les locomotives puaient, grondaient, pas croyable !

p. 88

Les nouvelles de cette jeune auteure, membre de l'AJAR, sont des écrits de formation. La langue d'Elodie Glerum est en phase avec le monde contemporain, connecté, et ses codes, blogEntryTopper
Ses personnages montrent un certain conformisme à l'image d'Ogre qui le jour de la victoire électorale de Trump, s'en était horrifiée pour la forme, et parce que tout le monde le faisait sur Facebook.
École, gymnase, études ou projets de vie sont présents en toile de fond des nouvelles d'Elodie Glerum. Malgré leur vie intense, les échanges Erasmus qui devraient élargir leur vison, les personnages se frôlent plus qu'ils ne se rencontrent. Ils observent que, malgré leurs rêves, la vie leur promet une certaine médiocrité.

Quand elle lève les yeux de son livre, le paysage a disparu. Le train est à bord. Elle n'a ni entendu, ni senti la transition.

p. 117

L'exotisme des noms de lieux Københavns Hovedbanegård, Broughton-in-Furness, ou les étrangetés que réserve le voyage ne sont que des répits passagers. Pas de pessimisme pour autant, peut-être la désillusion qu'il faut accepter la normalité; prendre les choses en main et la vie continue

Lucie Tardin pour le site Viceversa Littérature
Julien Burri pour Le Temps