Ces réflexions montrent comment nos parcours et nos modes de vie sont influencés par des décisions économiques et politiques qui nous dépassent. Le choix d'investissements prioritaires – transports en commun dans le Bassin parisien et réseau routier ailleurs, parallèlement à des crédits facilitant l'accès à la priorité – a un impact sur le long terme, plus pérenne que les conditions économiques. Cette déconnexion entre un avenir promis et les contingences – coût du pétrole, crise climatique – génère de la frustration.
La maison individuelle est davantage une illusion qu'une réalité : il y a 10 types de maisons dans le grand ensemble de Chevry dans l'Essonne, 2'000 habitations. Cependant, malgré l'uniformité des lotissements et la standardisation des territoires qu'elle implique, le pragmatisme des habitants leur permet de se créer un chez soi. Le décodage donné par plusieurs géographes, en Île-de-France et dans les régions, permet d'illustrer combien l'habitat interagit notre rapport à l'environnement.

Dans cette célébration presque kitsch du pavillon unifamilial comme ensemble collectif se trahit une vision de ce que doit être un pays, avec ses codes de genre et de génération, de consommation et de production. Synthèse de la nature et de la technologie, de l’économie de croissance et du maintien des traditions, de la ville et de la campagne, le lotissement se donne comme la résolution pacifique des grandes alternatives que la marche du monde pose aux hommes.

Fanny Taillandier
Revue urbanités

Ces reportages relèvent les nombreux paradoxes et questionnements relatifs à ce type d'habitat dans la perspective d'un développement urbanistique durable… non sans une dimension normative au vu de ses parrains officiels.

Podcast, en 6 épisodes
Sur la frustration générée par les orientations politiques : Guilluy Christophe, No Society

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