Hélas, la santé déclinante de Yvette Z'Graggen ne lui permit pas de faire aboutir son projet. Le matériel préparatoire constitué notamment d'un important interview de Catherine Azad en 2003 ne demandait qu'à être exploité. Se démarquant du Plan Fixe consacré à l'auteure, cet entretien dépasse largement la cinquantaine de minutes de tournage de cette association.
Reprenant l'idée développée avec Yvette Z'Graggen de revenir sur des lieux significatifs de son existence, Gonseth insère des scènes de reconstitution. En tutoyant son sujet par delà le mur de la mort (l'écrivain est décédée en 2012), il insiste sur le lien établi, sur le projet partagé.
Née dans un milieu d'apparence aisé, Yvette Z'Graggen vit une enfance et une adolescence marquée par l'inexorable déclin de la maison paternelle. Gonseth utilise la voiture comme fil conducteur de son documentaire. Baromètre des difficultés financières, les véhicules deviendront dans sa vie d'adulte témoin d'une indépendance revendiquée.
Ce récit de vie rappelle que l'œuvre de Z'Graggen est largement inspirée de sa biographie. Les Ciel d'Allemagne et Matthias Berg sont aussi des ponts lancés entre les cultures et des réponses à ses aveuglements de jeune femme. Comment elle, fille d'un expatrié glaronais à Genève, secrétaire à la Croix-Rouge pendant la guerre a-t-elle pu ignorer les enjeux du conflit et vivre sereinement ces temps troublés ?

Autoportrait de culturactif.ch
Plan Fixe Yvette Z'Graggen
Le film sur le site de Frédéric Gonseth
Présentation du film sur le site de RTS
La mémoire du journalisme suisse

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