Arménie


Selon mes critères, une bonne destination de vacances est une région qui peut être découverte au rythme du pas et offre un patrimoine naturel, humain ou culturel. La marche, par le calme intérieur qu'elle procure, est un élément prépondérant. La liste des récentes "découvertes" permet de constater que plusieurs lieux ont déjà été visités même s'ils ne répondaient pas à tous les critères requis…
La topographie de l'Arménie et ses infrastructures nous ont d'abord permis de découvrir une culture millénaire, une société homogène mais socialement clivée. Montagneuse, dans un décor volcanique ancien, offrant des panoramas le plus souvent ouverts, l'Arménie n'est pas vraiment propice au trekking. Les monastères, souvent isolés dans le relief, sont pourtant de magnifiques destinations de randonnées. Arriver à Goshavank en surplombant le site après avoir cheminé dans la forêt du Parc national de Dilijan, découvrir les églises de Spitakavor ou de Tsakhats Kar serties dans un pli de la montagne sont de belles expériences.
L'ascension du volcan Armaghan offre une magnifique vue du Lac Sevan à l'Ararat, en territoire turc. Le lac qui s'est formé dans le cratère donne une touche de couleur supplémentaire. Lorsque nous en quittons la crête, arrive cependant un jeep tour qui casse un peu l'ambiance.
D'autres courses permettent des expériences variées. Que ce soit sur le Mont Ara (2600 m) ou au Mets Ishkhanasar (3500 m), il n'y a pas de sentiers. La progression se fait d'abord dans les herbes sèches et les chardons qui griffent et ralentissent les mouvements. À la descente, l'avantage est que le sol pierreux ne se dérobe pas sous nos pieds. L'ascension de l'Urghtasar (3500 m) est plus aisée puisque, partant de 3200 m. environ, la couche herbeuse est plus réduite. Il en est de même pour le sommet sud de l'Aragats (3880 m) qui est suffisamment fréquenté pour que le cheminement soit bien marqué. Le temps n'étant pas très stable ce jour-là, le guide qui a bien perçu notre besoin d'anticiper les difficultés du tracé, nous dissuade de poursuivre le parcours prévu vers le sommet ouest (4080 m) puis la descente sur le lac Manntash.
Haut Plateau du Syunik

Pétroglyphes sur le Haut Plateau du Syunik, dans le Karabagh


Disposer d'un minibus pour passer d'un lieu à l'autre permet de diversifier les visites. C'est ainsi que nous avons assisté à différentes phases des offices dominicaux dans les églises d’Etchmiadzine (
Patrimoine mondial de l'UNESCO). En parcourant dans un UAZ, tout-terrain rudimentaire mais robuste, le haut plateau du Syunik, au nord de Sisian, dans la région disputée avec l'Azerbaïdjan, nous admirons des pétroglyphes dont l'origine est encore incertaine.
Ces tours et détours nous ont également permis de rencontrer, à Fioletovo, une famille de Molokanes ou Vieux Croyants, des Russes qui ont fui, il y a plus de 200 ans, la mère patrie en raison de leurs options théologiques qui, sans être aussi extrêmes, rappellent celles des Amish. À Erevan, M. Hakobyan nous a parlé des duduks et autres instruments qu'il crée dans le bois d'abricotiers
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Partout nous sommes accueillis avec bienveillance, nos hôtes puisant dans leurs connaissances de français pour nous mettre à l'aise. Les tables sont généreuses et goûteuses, de véritables invitations à prolonger les rencontres.

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