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88 – Okuboji 大窪寺

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​Aucune relation entre 金曜日 (kinyōbi) et la pluie, pourtant ce séjour aura été marqué par la pluie, le vendredi. Une météo qui aurait pu être plus défavorable à mon projet de parcours sur la trace des henro de Shikoku. Déjà la veille on m’a déconseillé d’aborder le parcours par la montagne et de me rabattre sur l’un des parcours routiers plus proche de l’accès originel qui contourne la montagne au lieu de la traverser. Un trajet plus long de 3 km mais plus sûr.
Comme déjà mentionné, les solutions arrivent avant les problèmes. Alors que j’ai déjà fait mes adieux au propriétaire du Guest House, il me demande la suite de mon programme et me propose de laisser mon sac chez lui et de le reprendre à mon retour en bus. Excellente proposition qui me contraint à défaire mon sac pour en organiser un plus petit. Mon départ est retardé mais l’allègement me permettra de progresser plus rapidement.
À l’embranchement des trois variantes, un bureau établit des certificats de pèlerins. Je ne vais donc pas en demander un, mais profiter du thé vert offert… et jeter un coup d’œil à l’exposition consacrée au pèlerinage. Une tradition très ancienne avec quelques beaux nōkyōchō​ et des photographies qui témoignent que les voyages en groupes ​ont déjà une longue histoire​.
C’est ainsi que je suis dépassé par quatre autocars en approchant du temple et soudain je me retrouve derrière une foule de jeunes en excursion encadrés par leurs professeurs. L’un d’entre eux engage la conversation. Il a fait le pèlerinage de Compostelle il y a longtemps quand il cherchait à donner un sens à sa vie. Il juge important que ces élèves d’un lycée professionnel prennent conscience de la vie des henros. Eux ont l’air davantage concernés par leur smartphones bien que plusieurs complètent des osamefuda au terme des 2 km environ qu’ils ont dû marcher.
​Leur présence dans l’enceinte est très visible et je suis très surpris en passant le dernier porche de trouver plusieurs établissements ​publics très fréquentés à cette heure de midi. Manifestement ce temple attire beaucoup de monde, pas seulement les pèlerins qui symboliquement y abandonnent leur bâton​.
Un homme a installé tout un dispositif pour saisir le feuillage d’un rare érable coloré. Le professeur s’est d’ailleurs désolé que les arbres ne soient pas plus lumineux; beaucoup d’entre eux perdent leurs feuilles sans vraiment passer par un stade flamboyant​.
Le passage d’un avion ​me rappelle que demain je serai en vol. Ce qui fait dire au dernier pèlerin avec qui j’ai partagé un bout de chemin : very busy ! À méditer…