Le dernier roman d'Annie Ernaux qui évoque une aventure avec un homme de trente ans son cadet pousse l'économie du langage à une pagination très réduite, 37 pages… Une liaison qui renverse les clichés du cinquantenaire qui, refaisant sa vie avec plus jeune que lui, exalterait sa virilité. Sans ambages Ernaux reconnaît que cette passion a soutenu un processus créatif.

Je travaillais continûment à mon récit et, par une stratégie résolue de distanciation, à la rupture. À quelques semaines près, celle-ci a coïncidé avec la fin du livre.

p. 37

Alors que les romans d'Ernaux reflètent un engagement politique pour une meilleure reconnaissance des femmes et la revalorisation des classes populaires, la trame du Jeune homme montre une forme d'exploitation d'un amour passager. Ce renversement qui la ramène à son milieu d'origine est-il la conséquence des fréquentes convocations du passé pour éclairer son présent ?

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Julien Burri pour Le Temps
Marie Richeux pour les Temps qui courent – Radio France

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