Cinéma

Compartiment n°6

Compartiment No 6, Comédie dramatique de Juho Kuosmanen. Avec Seidi Haarla, Yuriy Borisov, Yuliya Aug, Tomi Alatalo. Finlande, 2021

Internet Movie Database
Fiche Ciné-Feuilles
Claire Burgy pour RTS culture
Stéphane Gobbo pour Le Temps

À la poursuite de Ricky Baker

À la poursuite de Ricky Baker de Taika Waititi, Nouvelle-Zélande, 2016


Internet Movie Database
Fiche Ciné-Feuilles
Sur le site Casoar.org

Adolescentes

Adolescentes, Documentaire de Sébastien Lifshitz, 2020, France, 2h15



Toute mise en scène de la réalité vient rompre le réel. Devant l’objectif, les deux filles vivaient un fantasme puissant d’être actrices. Elles m’offraient d’abord une image fantasmée d’elles-mêmes. Je laissais faire, il fallait que ça sorte. Et puis, généralement, au bout de deux heures, le « show » s’arrêtait et elles redevenaient elles-mêmes. C’est là que le film pouvait commencer pour moi.

Sébastien Lifshitz
Dossier de presse


Carnet Esther 17

Riad Sattouf utilise le même créneau documentaire de l'adolescence pour sa série des Cahiers d'Esther. La similarité des sujets traités montre que le film est peut-être moins caricatural qu'il n'y paraît.
À l'écoute des proviseurs des établissements dans lesquels ont eu lieu le casting de ses personnages, Lifshitz, contre ses premières intuitions, a choisi des filles puisque « [à] l’opposé, ils avaient le sentiment que les adolescentes d’aujourd’hui sont plus libres, plus indépendantes, plus sensibles aussi à une certaine égalité de traitement, moins soumises qu’on veut bien le dire. » Elles paraissent en tout cas très conscientes de l'importance de leur formation pour avoir un impact sur la marche du monde.


Dossier de presse
Internet Movie Database
Fiche Ciné-Feuilles
Guillaume Erner pour France Culture
Grand format Adolescence au cinéma d'Adrien Kuenzy pour RTS



Zone d'intérêt

La Zone d’intérêt (The Zone of Interest), de Jonathan Glazer (Etats-Unis, Royaume-Uni, Pologne, 2023), avec Christian Friedel, Sandra Hüller, Medusa Knopf, Daniel Holzberg, Sascha Maaz

Bien que moins tristement célèbre que « la solution finale », l’expression effroyable « zone d’intérêt » - Interessengebiet en allemand – utilisée par les SS nazis pour décrire le périmètre de 40 kilomètres carrés entourant le camp de concentration d’Auschwitz en périphérie d’Oświęcim en Pologne – témoigne du même sentiment d’obscurcissement résolument précis et inquiétant. C’est un euphémisme utilisé avec une intention létale.

Note de production


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Much Loved

Much Loved (Zin li fik), de Nabil Ayouch (Maroc – France – Belgique 2015), avec Loubna Abidar, Asmaa Lazrak, Halima Karaouane, Sara Elhamdi Elalaoui, Abdellah Didane, Danny Boushebel, Amine Ennaji, Carlo Brandt.

Pour dénoncer les violences faites aux femmes, l'écrivaine russe Lida Youssoupova les fait surgir des oublis de l'Internet. Elle montre comment une justice au nom de la défense des « valeurs familiales traditionnelles » dénie aux victimes la reconnaissance même des crimes subits. Sa poésie, aux accents de slam , claque les mots crus d'une violence effarante.

Selon la loi fédérale du 07.02.2017
n°8-F3
« Sur les modifications apportées à l'article 116 du code pénal de la Fédération de Russie »
l'article 116 du code pénal de la Fédération de Russie
exposé sous sa forme actualisée
ne prévoit pas
de responsabilité pénale
pour les faits
de coups et blessures
commis sur
des personnes proches.

Verdicts

Le film d'Ayouch nous fait entrer dans le milieu de la prostitution à Marrakech. Cette pratique y est illégale et le film a été interdit de projection dans son pays par décret ministériel pour cause d’"outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine et atteinte flagrante à l’image du royaume". Sous couvert de pureté, ce contexte favorise les violences exercées par des hommes sur les femmes, laissées sans protections.
Le réalisateur décrit crument, mais avec sensibilité, les pratiques du sexe tarifé et n'omet pas de signifier l'hypocrisie des hommes, moyens-orientaux ou européens, qui les favorisent.

much loved ayouch

Je ne veux en aucun cas être moralisateur, condamner, exercer un jugement de valeur, qu’il soit négatif ou positif. Je cherche simplement à dire. Et dire, c’est montrer. Montrer ce qu’est la vie de ces prostituées, montrer leur rapport aux hommes, leur rapport entre elles, à la société, à l’hypocrisie sociale et à la famille, censée être un pilier qui les soutient et qui représente en réalité davantage un manque cruel.

Nabil Ayouch
Dossier de presse


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Fiche Ciné-Feuilles
Norbert Creutz pour Le Temps Interview de Nabil Ayouch

Youth

Youth, de Paolo Sorrentino (Italie – France – Royaume-Uni – Suisse, 2015), avec Michael Caine, Harvey Keitel, Rachel Weisz, Paul Dano, Jane Fonda.

Le vieillissement considéré avec un humour grinçant, dans sa version luxueuse.

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Fiche Ciné-Feuilles
Norbert Creutz pour Le Temps

L'innocence

L’innocence (Monster), de Hirokazu Kore-eda (Japon, France, 2023), avec Soya Kurokawa, Sakura Ando, Eita Nagayama, Yuko Tanaka

Que se passe-t-il à l'école de Suwa, petite ville de la Préfecture de Nagano ? Le comportement de Minato devient si étrange que sa mère demande à rencontrer le personnel enseignant.

[Ce] qui me surprend, c’est que notre histoire se fasse l’écho des fractures qui apparaissent aujourd’hui entre les gens, les pays et les communautés partout dans le monde

Note d'intention
Kore-eda Hirokazu

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Perfect Days

Perfect Days , de Wim Wenders, 2023, avec Koji Yakusho, Tokio Emoto, Arisa Nakano, Aoi Yamada, 2h04.

En sublimant la banalité de l’existence de Harayama, Wim Wenders met en images un des aspects les plus fascinants du Japon, l’opposition constante entre tradition et technicité.

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Green Book

Green Book: Sur les routes du Sud, de Peter Farrelly (Etats-Unis, 2018), avec Viggo Mortensen, Mahershala Ali, Linda Cardellini, 2h10

Le guide consulté par Don pour sa tournée pianistique dans le Sud ségrégationniste en 1962 est le Green Book destiné spécifiquement aux Noirs voyageant dans les États méridionaux des USA. La comédie de Peter Farrelly et son Happy End qui résonne en conte de Noël jouent sur l'inversion des rôles attendus des protagonistes. En situant l'action en 1962, deux ans avant le Civil Rights Act, les auteurs transforment la réalité violente du racisme en scènes comiques.
Si en soi ce parti-pris permet de souligner le caractère pernicieux du racisme systémique, la chute douceâtre peut faire accroire qu'il ne s'agit que d'un mauvais cauchemar relégué au passé.



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Fiche Ciné-Feuilles
Antoine Duplan pour Le Temps
Michel Masserey et Marie-Claude Martin pour RTS Culture

Marie Octobre

MARIE-OCTOBRE de Julien Duvivier, France, 1959, 1h.30
Dialogues: Henri Jeanson.
Avec Danielle Darrieux, Paul Meurisse, Bernard Blier, Paul Frankeur, Lino Ventura, Serge Reggiani.

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Fiche Ciné-Feuilles

The Commitments

The Commitments, Alan Parker, Royaume-Uni, 1991
Avec Robert Arkins, Andrew Strong, Maria Doyle, Johnny Murphy
Scénario : Dick Clement, Ian La Frenais, Roddy Doyle.
Basé sur le livre de Roddy Doyle. Comédie dramatique musicale

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Fiche Ciné-Feuilles

Love Life

Love Life, de Koji Fukada (Japon, 2022), avec Fumino Kimura, Tomorowo Taguchi, Kento Nagayama, Atom Sunada

Les drames de la vie peuvent dévaster celles et ceux qui les éprouvent. Ils permettent aussi d'autres perspectives sur l'existence.

LOVE LIFE de Kôji Fukada from Hanabi on Vimeo.


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Burning Days

Burning Days (Kurak Günler), d’Emin Alper (Turquie, 2022), avec Selahattin Paşali, Ekin Koç, Erol Babaoglu, Erdem Şenocak, 2h09

Presque tous les politiciens populistes finissent par entraîner leur peuple dans des gouffres, ceux de la pauvreté ou de la guerre.

Emin Alper
Dossier de presse


Un jeune procureur, Emre, s'établit à Yaniklar , petite ville d'Anatolie, d'où son prédécesseur a mystérieusement disparu. Il y est accueilli par une juge avenante qui lui présente les spécificités du poste au bord d'une doline, un effondrement subit et impressionnant dans le paysage aride. Cette métaphore du trou va traverser tout le film.
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La Garçonnière

La Garçonnière de Billy Wilder, Etats-Unis, 1960. Avec Jack Lemmon, Shirley MacLaine

Fiche Ciné-Feuilles
Internet Movie Database

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Les années super 8

Les Années Super 8, d’Annie Ernaux et David Ernaux-Briot (France, 2022), 1h01.


De quelques films qui relatent les années 1970 vécues dans la banalité d'une famille de la classe moyenne, Annie Ernaux et son fils expriment la recherche profonde d'un sens de l'existence. La valeur de toute vie – même celle qui semble la plus insignifiante – compte.

La fiche ciné-doc
Dossier de presse – bande à part
Salomé Kiner pour Le Temps
Julie Evard pour vertigo RTS-culture

Hasta la Vista

Hasta La Vista de Geoffrey Enthoven, Belgique, 2011

Matthieu Henderson pour RTS-culture
Fiche Ciné-Feuilles
Internet Movie Database

Ich bin dein Mensch

Ich bin dein Mensch de Maria Schrader, 2021

Fiche Ciné-Feuilles
Internet Movie Database
Melissa Härtel pour RTS-culture

La face cachée de la lune

La face cachée de la lune, de Robert Lepage, Canada, 2003, Avec Robert Lepage, Anne-Marie Cadieux, Marco Poulin

Fiche Ciné-Feuilles
Internet Movie Database

Chat noir, chat blanc

Chat noir, chat blanc, d'Emir Kusturica

Marie-Claude Martin pour Le Temps
Interview par Anna Hohler pour Le Temps
Isabelle Carceles pour RTS-culture
Fiche Ciné-Feuilles
Internet Movie Database

Carnage

Carnage, de Roman Polanski (France/Allemagne/Pologne), avec Jodie Foster, Kate Winslet, Christoph Waltz, John C. Reilly, 1h20.

Le huis-clos de Polanski – une comédie théâtrale, au fond – déclenche un rire spontané. Cet enjouement serait probablement aujourd'hui interprété comme un mépris de la différence et raviverait les polémiques dont le réalisateur est la cible.

Antoine Duplan pour Le Temps
Fiche Ciné-Feuilles
Internet Movie Database

Looking for Eric

Looking for Eric de Ken Loach
Royaume-Uni, 2009. Avec Steve Evets, Éric Cantona, Stephanie Bishop.


Fiche Ciné-feuilles
Chronique du Temps

A Rainy Day in New York

A Rainy Day in New York, de Woody Allen (Etats-Unis, 2019), avec Timothée Chalamet, Elle Fanning, Selena Gomez, Liev Schreiber, Jude Law, Diego Luna, 1h32.

Fiche Ciné-feuilles
Stéphane Gobbo pour Le Temps

Close

Close, de Lukas Dhont (Belgique, Pays-Bas, France, 2022), avec Eden Dambrine, Gustav De Waele, Emilie Dequenne. Léa Drucker, Kevin Janssens, 1h45.

Internet Movie Database
Pascal Knoerr pour RTS-culture
Norbert Creutz pour Le Temps
Site du distributeur

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Un divan à Tunis

Un divan à Tunis de Manele Labidi
Tunisie/France, 2019 – Golshifteh Farahani, Madj Mastura, Hichem Yacoubi.

Fiche Ciné-feuilles
Rafaël Wolf pour RTS-culture
Antoine Duplan pour Le Temps
Le site du diffuseur

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Hive

La ruche – Hive de Blerta Basholli (Kosovo, Suisse, Macédoine du Nord, Albanie, 2021), avec Yllka Gashi, Çun Lajçi, Aurita Agushi, Kumrije Hoxha, Adriana Matoshi, 1h24.

Au lendemain du conflit qui a permis l'émancipation de la Kosovë de la mainmise serbe, l'espoir de libertés bute rapidement sur l'immobilisme d'une société très patriarcale.
Farhije, dont le mari a disparu pendant la guerre, est seule pour subvenir aux besoins de sa famille. Ses initiatives pour y parvenir sont vues comme des tentatives de subvertir l'ordre établi en dépossédant le chef de la cellule familiale de son rôle.
Blerta Basholli utilise avec intelligence la métaphore de la ruche pour illustrer les petites victoires de Farhije et de ses voisines : petit-à-petit elle réussit à prendre soin de la colonie d'abeilles et à en tirer un bénéfice.
L'ombre de Bashkim, le mari absent, domine le film. C'est en son nom que s'organise l'opposition masculine à l'entreprise des femmes que l'on accuse de déshonorer la communauté.
Inspiré de faits réels, le film rappelle que les traumatismes ne suffisent pas à renverser un ordre établi; ils peuvent au contraire contribuer à figer les situations dans ce qu'elles ont de plus sombre. Les femmes ont contribué tout au long du XXe s. à faire fonctionner les sociétés en guerre, mais la reconnaissance de leurs compétences et de leurs droits reste un objet constant de lutte, et pas seulement en Kosovë !

Dossier de presse
Antoine Duplan pour Le Temps
RTS – culture
Internet Movie Database

Eté 93

Été 93 de Carla Simon, Espagne, 2017, 1h37

Parfois, je me suis demandé ce qui pouvait bien me pousser à raconter des choses aussi personnelles, mais en terminant le scénario, j’ai compris que ce processus m’avait beaucoup appris sur ma propre famille, car l’écriture m’a forcée à considérer mon histoire du point de vue de chaque personnage.

Carla Simón

L'enfance est source d'inspiration artistique. Révélatrice des tensions de la société, les jeux peuvent cohabiter avec l'apprentissage des difficultés de la vie. Le film autobiographique de Carla Simón débute, comme Petite nature, par un déménagement : Frida, 6 ans, quitte Barcelone suite au décès de ses parents pour aller vivre à la campagne dans la famille de son oncle.
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Petite nature

Petite Nature, de Samuel Theis (France, 2021), avec Aliocha Reinert, Antoine Reinartz, Mélissa Olexa, Izïa Higelin, 1h33.

Le film est traversé […] par cette question de la honte sociale. Moi, ça m’a longtemps accompagné, j’ai beaucoup lutté avec ce sentiment de honte, c’est sans doute ce qui m’a amené à faire des films.

Samuel Theis

Comment se construire dans un milieu populaire carencé ? En ouvrant le film sur le déménagement improbable de Johnny, 10 ans, et de sa famille vers les HLM de Forbach en Moselle, le cinéaste image le déclassement social. En positionnant l'enfant en personne la plus fiable, il indique la fragilité d'un système et le risque de marginalisation qui en résulte.
En reconnaissant les aptitudes de Johnny, son professeur lui ouvre la voie de l'émancipation. Cette libération est source de tensions entre une mère qui flotte entre instinct maternel et instabilité affective et Johnny. Elle est aussi élan mal maîtrisé envers Adamski.


En notant le caractère autobiographique de son film, le réalisateur souligne l'importance du rôle de passeur du professeur. Comme les auteurs et autrices qui se réfèrent à leur vécu de transfuge de classe, Theis indique que l'élan intellectuel s'accompagne d'un déplacement affectif.
Le réalisateur ajoute une dimension politique en montrant une volonté d'Adamski de créer un pont en sortant de ses repères : il accepte de quitter son milieu lyonnais pour se retrouver à Forbach, à la marge de la France. Cet engagement, bien au-delà des slogans, est nécessaire pour éviter l'émiettement des sociétés mais tend à être considéré avec suspicion dans le monde contemporain.

Internet Movie Database
Stéphane Gobbo pour Le Temps
Anne Laure Gannac et Julie Evard pour la RTS
Dossier de presse

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Sweet Country

Sweet Country de Warwick Thornton, Australie, 2017, 1h53

Le long métrage grinçant de Warwick Thornton est basé sur un fait divers survenu dans l'Outback australien après la Première Guerre mondiale.

On retrouve les plans cinématographiques du western en bandes dessinées, un genre dans lequel la violence est parfois très directement représentée.
Dubois Pierre, Armand Dimitri. Sykes. Le Lombard, 2019
ou Dorison Xavier, Meyer Ralph. Undertaker – Le mangeur d’or. Dargaud Benelux, 2015

Le réalisateur, appartenant à une communauté aborigène, bien implanté au cœur de l'île-continent, aborde avec les codes du western les problématiques coloniales et leurs manifestations dans le contexte australien.
L'environnement de l'Australie centrale, rattachée au Northern Territory, suggère le décor du western. Thornton y raconte cependant une histoire dans laquelle les héros sont loin de l'imaginaire de la conquête de l'Ouest. Un soldat rentré du front européen se voit attribué une propriété isolée de l'Outback. Pour la remettre en état, il s'approprie les ressources de ses voisins. En particulier, il emprunte les aborigènes à leur service et il en abuse.
Le regard indigène du réalisateur révèle la complexité des relations entre colons et aborigènes, les enjeux de domination et la violence qu'ils génèrent. Dire la justice dans ce contexte est alors un défi.

Internet Movie Database
Présentation du film pour Ciné-Feuilles

Bas les masques

Bas les masques (Deadline USA) de Richard Brooks, avec Humphrey Bogart, USA, 1952. 1h27.

En 70 ans, la situation a peu évolué. La presse de qualité reste un secteur fragile et convoité par les acteurs économiques comme l'attestent, en France, les débats autour de Vincent Bolloré. Au cœur de ce film policier, Ed Hutcheson (Humphrey Bogart) tente de sauver le journal de sa vie, The Day, pour défendre la liberté d'expression.

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Présentation du film pour Ciné-Feuilles


Guibord s'en-va-t-en guerre

Guibord s’en va-t-en guerre, de Philippe Falardeau (Canada, 2015), avec Patrick Huard, Suzanne Clément, Irdens Exantus, Clémence Dufresne-Deslière, 1h48

Le vote du député indépendant Guibord qui représente une petite circonscription rurale dispersée du Québec, Prescott-Makadewà-Rapides-aux-Outardes, va déterminer si le Canada participe ou non à un engagement international dans un conflit du Moyen-Orient. Le pitch de Philippe Falardeau offre une bonne occasion d'analyser la démocratie au temps des interventions armées en son nom et de l'essor des régimes autoritaires et illibéraux,

Je voulais dire que la politique, c’est un champ plus vaste, plus profond, que l’actualité. Et le dire à travers un film divertissant, pensé et réalisé de telle façon que tous les spectateurs, même les plus exigeants, y trouvent leur compte.

Philippe Falardeau



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Robin des Voix

Robin des voix, de Frédéric Gonseth et Catherine Azad, Suisse, 2021, 1h27.

Affecté d'une fente palatine à la naissance, Robin de Haas vit très durement le rejet de ses pairs subi dans le monde scolaire. Ce handicap implique une douloureuse chirurgie reconstructive et une rééducation de la voix. Ces tourments ne sont pas vains puisque c'est dans ce processus de réhabilitation qu'il prend conscience du potentiel de sa voix et d'un don à partager ses ressources.
Professeur de technique vocale, Robin de Haas développe avec Lynn Martin des techniques de coordination respiratoire utile non seulement aux chanteurs mais dans le suivi médical des troubles vocaux.
Alors que certaines séquences du film paraissent convenues, voire hagiographiques, Robin de Haas exprime, lors de la présentation de ce documentaire, un réel charisme. En faisant accepter un enseignement qui passe par le toucher, un geste intime qui suscite les craintes des institutions, il montre sa capacité de persévérance. Une qualité qui lui a permis de transformer les traumatismes de l'enfance en don de soi.



Stéphane Gobbo pour Le Temps
Benoît Perrier et Ivor Malherbe pour la RTS
Le site de Robin de Haas
Outside The Box

Un homme intègre

Un homme intègre (Lerd) de Mohammad Rasoulof, Iran, 2017

Le long métrage de Rasoulof présente avec subtilité la perversité implacable de la corruption et comment elle favorise les régimes totalitaires. Reza est une forte tête qui est déterminé à rester intègre; le système le broie.

Si vous n’obéissez pas aux valeurs du système, aussi immoral soit-il, vous êtes considéré comme un marginal et un fauteur de troubles.

Mohammad Rasoulof

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Amandla!

Amandla! A Revolution in Four Part Harmony de Lee Hirsch, Afrique du Sud, 2002

Ce cri est associé à la lutte contre l'apartheid qui a brisé l'Afrique du Sud de 1948 à son abolition en 1991. Un cri qui dans les langues zoulou et xhosa signifie “pouvoir!”
Le documentaire de Lee Hirsch retrace l'évolution de ces luttes par l'analyse de l'expression musicale qui mobilise la population.
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Dalton Trumbo

Dalton Trumbo de Jay Roach, Etats-Unis, 2015, 1h58

Le biopic consacré à Dalton Trumbo nous rappelle que la subversion a toujours susciter pour le moins la méfiance des États, même démocratiques. En particulier la crainte viscérale du socialisme et du communisme permet à l'administration étasunienne de discréditer tout discours en faveur des oubliés de la prospérité. Dans l'élan de la Guerre froide, le sénateur du Wisconsin, Joseph McCarthy lance une véritable chasse aux sorcières contre les «ennemis de l'intérieur». Une attention particulière est dirigée contre les célébrités hollywoodiennes qui ont la capacité de focaliser l'attention du public. Le film de Roach montre que les affiliations partisanes et les relations sociales semblent mobiliser davantage les enquêteurs que le contenu des films.
Trumbo avait un don pour écrire des scénarios et, à ce titre, était très sollicité. Toutefois son affiliation au Parti communiste est rédhibitoire; ses employeurs sont victimes de représailles utilisant les mêmes topiques que les propagateurs de vérités alternatives aujourd'hui. Trumbo doit réduire drastiquement son train de vie et, pour entretenir sa famille, il enchaîne les scénarios à vil prix pour des producteurs de troisième zone qui exploitent sa faiblesse. Toutes les victimes du maccarthysme n'auront pas cette opportunité et nombreux seront acculés à l'indigence par l'interdiction de travailler.
La notoriété de Kirk Douglas et d'Otto Preminger lui permettra en 1960 de sortir de la Liste noire. Les réalisateurs de Spartacus et d'Exodus insistent en effet pour que le scénariste apparaisse au générique sous sa véritable identité. Cette reconnaissance ne signifie pas encore la fin de l'ostracisme envers les supposés ennemis de l'état qui n'interviendra qu'une dizaine d'années plus tard.
Cette situation inhérente à la Guerre froide n'était pas propre aux États-Unis comme l'«affaire des fiches» qui éclate en Suisse en 1989 l'a montré. Cette méfiance atavique des Américains envers le socialisme reste un ressort des actuelles campagnes républicaines.

Antoine Duplan pour Le Temps
Internet Movie Database
Présentation du film pour ciné-feuilles
Fiche AFCAE
Affaire des fiches – archives RTS
dhs – anticommunisme (en Suisse)

Madres paralelas

Madres paralelas, de Pedro Almodovar (Espagne, France, 2021), avec Penélope Cruz, Milena Smit, Rossy de Palma, Aitana Sanchez-Gijon, Israel Elejalde


Janis et Ana, deux mères célibataires, par accident, se retrouvent à la maternité. Pour la première, d'âge mûr, c'est un peu la dernière chance d'accéder au statut maternel; elle s'en réjouit. Ana, adolescente qui vit sous la coupe de sa mère, considère cette grossesse avec effroi. Quelques mots échangés dans ces heures intenses vont sceller des liens.
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Lamb

Lamb de Yared Zeleke (Ethiopie – France – Allemagne – Norvège 2015), avec Rediat Amare, Kidist Siyum, Welela Assefa, Rahel Teshome, Surafel Teka, Indris Mohamed, Bitania Abraham. 1h34.

Récit de formation, le film de Yared Zeleke, réalisateur éthiopien, insère dans un somptueux décor des réminiscences de son enfance. Ce retour aux origines, souvent elliptique, renforce l'onirisme de cette œuvre.
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L'image manquante

L'image manquante, de Rithy Panh (France/Cambodge, 2013)
Image manquante

Entre les séquences, des vagues qui déferlent sur l'écran qui indiquent la puissance du traumatisme subi par le réalisateur dans l'enfer du Kampuchéa démocratique. Comment mettre en images l'expérience vécue lorsque tout a été détruit ? Quelques archives cinématographiques rappellent l'héroïsation des despotes, quelques autres présentent le vain travail des masses en grande chorégraphie du peuple. On aimerait oublier les dernières qui reflètent la calamité qui s'est abattue sur la population.

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La révolution silencieuse

La Révolution silencieuse (Das schweigende Klassenzimmer) – un film de Lars Kraume Allemagne, 2018

Les représentations de la vie derrière le rideau de fer peuvent être manichéennes, alignées sur des positions politiques. Le film de Lars Kraume dénonce la société est-allemande en évitant de tomber dans le piège de l'idéologie.

Les « fake news » ne sont qu'une nouvelle forme de propagande. Le mécanisme est exactement le même : les vérités sont déformées et propagées, puis tout le monde parle en même temps et croit ce qu'il entend. Qu'on appelle cela de la propagande ou des « fake news », il revient à chaque citoyen de faire preuve d'esprit critique. Quand les gens se contentent juste de relayer l’opinion des autres, il y a problème.

Lars Kraume
dossier de presse

Alors que la Hongrie tente de se libérer de la poigne soviétique en automne 1956, quelques lycéens manifestent leur solidarité par une minute de silence. La sanction qui va frapper les protagonistes de cet acte de contestation sera complètement disproportionnée, à la mesure des moyens mis en œuvre pour sauver les apparences d'une camaraderie vertueuse. Malgré un système fondé sur la méfiance et les privilèges, malgré les manipulations de l’enquêtrice, les élèves assument solidairement leur acte bravache. Cette assurance leur donne accès à la vie que leurs parents préféraient garder secrète pour ne pas risquer d'être trahis.
Kraume mentionne également la propagande officielle des autorités de la République démocratique allemande qui entretenaient l'illusion d'une dénazification achevée alors que les compromissions minaient la société. En imposant le silence, elles perpétuaient le totalitarisme, certes sous une forme atténuée. Ces représentations d'une guerre de l'information paraissent obsolètes, elles ne doivent pas nous faire oublier le pouvoir de nuisance de la manipulation des faits. C'est par la confrontation des opinions que les gymnasiens de Storkow peuvent approcher la vérité. Le débat est plus que jamais nécessaire alors que des murs d'incompréhension tendent à fracturer nos sociétés.

Présentation du film pour ciné-feuilles
Site du distributeur
Fiche Internet Movie Database
So floh eine Schulklasse aus der DDR – Süddeutsche Zeitung
Jean-Pierre Bernardy dans Allemagne d'aujourd'hui

Nomadland

Nomadland, de Chloé Zhao (Etats-Unis, 2020), avec Frances McDormand, David Strathairn, Linda May, Swankie, Bob Wells, Patricia Grier, 1h48.

Le long métrage que Chloé Zhao consacre aux nomades américains est plein de sensibilité. La réalisatrice ne se contente pas de suivre Ferm dans sa tentative de survie à l'effondrement de son environnement, elle interroge un système social qui condamne de nombreuses femmes et des hommes à le précarité. Lire plus…

Petit Pays

Petit Pays, d’Eric Barbier (France, Belgique, 2020), avec Jean-Paul Rouve, Djibril Vancoppenolle, Isabelle Kabano, Dayla De Medina, 1h53.

[Le] film m’a rappelé une certaine réalité de la situation dans laquelle je me trouvais : tous les jours amenaient son lot d’angoisses avec le bruit de la guerre qui devient comme une musique de fond.

Gaël Faye
Dossier de presse



Le film d'Eric Barbier est une adaptation fidèle du roman Petit pays de Gaël Faye, même si l'écrivain a été surpris par la violence des images générées par son livre. Fruit d'une collaboration intense entre le réalisateur et Gaël Faye, cette production est avant tout une histoire d'enfance : pour Gaby, le désaccord entre ses parents est plus prégnant que la guerre au Rwanda. Le génocide, vécu à distance à Bujumbura, n'est jamais visible mais il s'insinue sournoisement dans son quotidien.
L'auteur tient à relever qu'en raison de la rareté des archives sur la vie au Rwanda et au Burundi dans les années 1990, le film a une dimension documentaire amplifiée par l'apport des acteurs non professionnels locaux.

Arnaud Robert pour Le Temps
Dossier de presse
Internet Movie Database

Les enfants du Platzspitz

Les Enfants du Platzspitz, de Pierre Monnard (Suisse, 2020), avec Luna Mwezi, Sarah Spale, Anouk Petri, Delio Malär, Jerry Hoffmann, 1h40.

On pourrait presque dire que la dépendance de Sandrine à l’héroïne est comparable à la dépendance de Mia à [sa mère] Sandrine.

André Küttel (auteur) et Pierre Monnard (réalisation)

À la veille des élections fédérales de 1991, les autorités bernoises et zurichoises décident de fermer les scènes ouvertes de la drogue qui signent l'échec d'une politique surtout répressive de la drogue. La stratégie de libéralisation dans des espaces restreints pour contenir l'expansion de l'addiction avait vécu.
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Ma vie sans moi

My life without me, d'Isabel Coixet (Canada, Espagne 2003), avec Sarah Polley. 1h42

Ann, 23 ans, découvre que c'est un cancer à un stade avancé qui est à l'origine de ses étourdissements. Don, son mari, occupe des emplois occasionnels. Avec leurs deux filles, ils vivent dans une caravane au fond du jardin de la mère d'Ann. Comment vivre le reste de sa vie ?

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Le procès de Viviane Ansalem

Gett – Le procès de Viviane Amsalem, de Ronit Elkabetz et Shlomi Elkabetz (Israël-France-Allemagne 2014), avec Ronit Elkabetz, Simon Abkarian, Menashe Noy, Sasson Gabai, Eli Gornstein, Albert Iluz. 1h55.

Le titre original, gett, acte de divorce en hébreu, claque dans sa brièveté en totale opposition avec le tempo du film qui s'étire jusqu'à en devenir oppressant.
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Vers la lumière

Vers la lumière (Hiraki), de Naomi Kawase (Japon, France, 2017), avec Ayame Misaki, Masatoshi Nagase. 1h41.

L’un perd la lumière, l’autre la décrit et tout deux parlent d’un rapport au monde, au cinéma et à la mémoire.

Naomi Kawase

Misako exerce une profession singulière : audiodescriptrice (> CNC Centre national du cinéma et de l’image animée). Elle permet ainsi l'accès du cinéma aux non-voyants. Naomi Kawase en réalisant ce film se place dans une situation particulière : faire comprendre à ses spectateurs, en s'appuyant sur l'image, les enjeux de cette profession.

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Bruno Manser

Bruno Manser – La Voix de la forêt tropicale, biopic de Niklaus Hilber (Suisse, 2019), avec Sven Schelker, Nick Kelesau, Elizabeth Ballang, Matthew Crowley, David Ka Shing Tse, 2h21

Bruno Manser Fonds

Bruno Manser dessine et écrit dans son journal en automne 1989. Au premier plan, le gibon Uut. Photo: James Barclay – BMF



Le Gouvernement du Sarawak, état malais, considérait Bruno Manser comme naïf et insensé. Son action était sous-tendue par un certain romantisme, mais pourtant toujours cohérente et réfléchie.
Le succès du biopic Bruno Manser – voix de la forêt tropicale atteste de sa notoriété, vingt ans après sa mystérieuse disparition.

Il faut des personnes qui sont un peu monomanes, qui incarnent une idée et font tout pour transmettre entièrement cette idée à d'autres personnes. Il nous faut de tels visionnaires, il nous faut ces personnes qui non seulement ressentent soudainement une situation comme intolérable, mais qui expliquent et le montrent jusqu'à ce d'autres personnes ressentent aussi ce caractère intolérable.

Ruth Dreifuss
«Bruno Manser: Fasten für den Regenwald»

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La tête haute

La Tête haute, d’Emmanuelle Bercot (France, 2015), avec Catherine Deneuve, Rod Paradot, Benoît Magimel, Sara Forestier. 1h59.

Encore un film qui montre le monde tel qu'il est… même si nous aimerions occulter cette réalité. Emmanuelle Bercot fait remonter l'origine de cette production au lien créé dans un trio réel constitué d'un jeune délinquant, de son éducateur, l’oncle de la réalisatrice, et d'une juge des mineurs. La force de ce film est d’“ancrer le récit dans un parti-pris radical, en nous concentrant sur le processus éducatif, en sortant le moins possible des structures éducatives qui jalonnent le parcours d’un mineur délinquant.”
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Gloria Mundi

Gloria Mundi, de Robert Guédiguian (France, 2019), avec Ariane Ascaride, Anaïs Demoustier, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, 1h47.

Le hasard du calendrier veut que la sortie suisse de cette production soit programmée à la veille du début de la saison de grèves de l’hiver 2019-2020. Un mouvement qui prend en otages certains employés, à l’image de Sylvie dans le film. Un opus sombre qui invite à la réflexion, si ce n’est à l’engagement politique.

J’ai toujours pensé que le cinéma devait nous émouvoir parfois par l’exemple pour nous montrer le monde tel qu’il pourrait être ; parfois par le constat pour nous montrer le monde tel qu’il est.

Robert Guédiguian
Note d'intention

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Le mariage des moussons

Le Mariage des moussons, 2001. Comédie dramatique réalisée par Mira Nair avec Naseeruddin Shah, Lillete Dubey, Vasundhara Das (1h54)

Encore un film malin pour aborder les paradoxes des sociétés globalisées. Lire plus…

It must be Heaven

blogEntryTopperIt Must Be Heaven, de et avec Elia Suleiman (Palestine, France, Qatar, Allemagne, Canada, Turquie, 2019), 1h37

L’homme qui trouve sa patrie douce n’est qu’un tendre débutant ;
celui pour qui chaque sol est comme le sien propre est déjà fort ;
mais celui-là seul est parfait pour qui le monde entier est comme un pays étranger.
Le tendre a fixé son amour en un seul point du monde ;
le fort a étendu son amour à tous ;
le parfait a anéanti le sien.

Hugues de Saint-Victor (12ème siècle)
Note d'intention


Tentant de classer le dernier film d'Elia Suleiman dans la catégorie des auto-documentaires, tant le réalisateur s'y met en scène en observateur mutique du monde. Un état de rêverie et de contemplation qui interroge. Lire plus…

Les plages d'Agnès

Les plages d'Agnès, auto documentaire d'Agnès Varda, 2008

J’ai dit autrefois et je le crois encore : Si on ouvrait les gens on trouverait des paysages. Moi si on m’ouvre on trouvera des plages.

Agnès Varda
Notes d'intention

Ostende, Sète ou Venice, Ca, autant de plages qui ont ponctué la vie d'Agnès Varda. Elles servent de balises à ce film autobiographique, tourné à ses 80 ans.
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J'accuse

J’accuse, de Roman Polanski (France, 2019), avec Jean Dujardin, Louis Garrel, Emmanuelle Seigner, Grégory Gadebois, Mathieu Amalric, Damien Bonnard, Melvil Poupaud, Vincent Perez, Denis Podalydès, 2h12.

Les propos de Polanski relayés dans le dossier de presse laissant entendre que les accusations à son égard sont infondées ont créé le buzz sur ce film. Inconscience du réalisateur plutôt que buzz médiatique mal maîtrisé, malheureusement ! Le film éclaire l'Affaire Dreyfus en s'appuyant sur des sources crédibles et mérite donc mieux que la polémique actuelle. Lire plus…

Motherless Brooklyn

Brooklyn Affairs (Motherless Brooklyn), de et avec Edward Norton (Etats-Unis), avec Gugu Mbatha-Raw, Alec Baldwin, Bruce Willis, Willem Dafoe, Cherry Jones, 2h25.



Film policier, mais pas que…
Dans New-York des années 1950, Fred, directeur d'une petite agence de détectives, est tué lors d'une enquête. Ses associés, une bande de patauds, poursuivent ses investigations.
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La Belle et la meute

La Belle et la meute, de Kaouther Ben Hania (Tunisie, 2017), Mariam Al Ferjani, Ghanem Zrelli, Noomane Hamda. 1h40.

La nuit de Mariam, détaillée en neuf tableaux, rappelle la condition de la femme dans maintes sociétés.
L'excitation de participer à une fête estudiantine, la joie d'y rencontrer Youssef sont de courte durée. En se mettant à l'écart, Mariam est violée. Désemparée, assistée de Youssef, elle cherche à faire reconnaître ce méfait. Lire plus…

The Rider

The Rider, de Chloé Zhao (Etats-Unis, 2017), avec Brady Jandereau, Tim Jandreau, Lily Jandreau, Mooney Gus, 1h44



la vision du Far West de Chloé Zhao, américaine d'origine chinoise, déroge aux règles du genre. Elle réalise un film impressionnant.

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Hors Normes

Hors normes, d’Eric Toledano et Olivier Nakache (France, 2019), avec Vincent Cassel, Reda Kateb, Hélène Vincent, 1h55.

Comédie, feel-good movie il y a de cela dans cet opus d'Eric Toledano et Olivier Nakache. Derrière le recours appuyé aux ressorts de l'émotion, le film aborde une problématique importante, celle de l'accueil de la différence.

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Une seconde mère

Une seconde mère de Anna Muylaert (Brésil 2015) avec Regina Casé, Michel Joelsas, Camila Márdila, 1h54

Regina Casé incarne magnifiquement une employée de maison de Sao Paolo, Val. Elle a quitté le Nordeste et sa fille pour s’immerger dans la vie bourgeoise de Barbara et Carlos. Elle élève leur fils Fabinho dont elle est la Ia seconde mère. Lire plus…

Chambre 212

Chambre 212, de Christophe Honoré (France, 2019), avec Chiara Mastroianni, Benjamin Biolay, Vincent Lacoste, Camille Cottin, Carole Bouquet, 1h30.

Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance.

Code civil, art. 212

Sur le thème de la dissolution du couple, Christophe Honoré réalise un film malin, en déconstruisant les représentations stéréotypées de l'union conjugale.
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RBG

RBG de Betsy West et Julie Cohen (1 h 38).
Projeté dans le cadre de Planète Femme(s) et en présence de Marie-Pierre Bernel, juge auprès du Tribunal cantonal vaudois.
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So Long, My Son

«So Long, My Son», de Wang Xiaoshuai (Chine, 2019), avec Wang Jingchun, Yong Mei, Qi Xi, Wang Yuan, Du Jiang, 3h.

La fresque de Wang Xiaoshuai «Jamais sans mon fils» met en opposition la destinée individuelle à la réalisation collective.


La grande majorité de la population chinoise a l'habitude que la vie des individus soit organisée en fonction de la société et de ce que décident les hommes politique

Trigon Bulletin n° 31

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The Witness

The Witness, de Mitko Panov (Suisse, Macédoine - 2018). Avec Bruno Ganz, Padrais Delaney, Gary Whelan, Marthe Keller.

Le film de Mitko Panov est malheureusement brouillon dans son approche de la thématique de la justice internationale en lien avec les guerres en ex-Yougoslavie. Lire plus…

Roubaix, une lumière

Roubaix, une lumière, d’Arnaud Desplechin (France, 2019), avec Roschdy Zem, Léa Seydoux, Sara Forestier, Louis Cotterelle, 1h59.

Film épatent, même si la critique relève que Desplechin s'est largement inspiré du documentaire "Roubaix, Commissariat central" ( Telerama.fr). Le réalisateur, né à Roubaix, se souvient de l'impact de ce film : "Ce qui m’a sans doute tant frappé lorsque je découvrais ces images à l’origine de mon film, ce sont ces visages de femmes. Coupables et victimes.” (Note d'intention) Lire plus…

L'Apollon de Gaza

L’Apollon de Gaza, de Nicolas Wadimoff, avec la collaboration de Béatrice Guelpa (Suisse, Canada, 2018), 1h28.
En présence de Nicolas Wadimoff

Ce 4 mai 2019, des centaines de roquettes sont tirées de la bande de Gaza vers Israël RTS. Cette actualité est habituelle s'agissant de cet étroit territoire disputé dès 1948 au moins.
En 2013 pourtant,
La Repubblica fait état d'une statue d'Apollon retrouvée dans la mer. Le Hamas, mouvement islamiste controversé, aimerait le vendre car impudique. Pour d'autres, ce serait enfin l'occasion de mettre en valeur la richesse du patrimoine culturel et historique.
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Boy Erased

Boy Erased, de et avec Joel Edgerton (Australie, Etats-Unis, 2018), avec Lucas Hedges, Nicole Kidman, Russell Crowe, Xavier Dolan, 1h55.

Le film pourrait être considéré comme drame psychologique s'il n'était pas basé sur le récit autobiographique de Garrard Conley. Sobre, il dénonce les excès d'une société moralisatrice pour laquelle l'homosexualité est la résultante d'un comportement induit par des tares familiales (drogue, alcoolisme, indigence, drogue, etc). Lire plus…

Zwingli

Biopic de Stefan Haupt, avec Maximilian Simonischek, Sarah Sophia Meyer, Anatole Taubman, 2h18 min (2019)

Le film de Stefan Haut réalisé à l'occasion du 500e anniversaire de l'arrivée de Zwingli à Zürich permet de rappeler le changement dans les consciences qu'apporta la Réforme. Il illustre aussi une certaine idée du Bien commun qui unit les autorités civiles et les religieux.
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If Beale Street Could Talk

Si Beale Street pouvait parler (If Beale Street Could Talk), de Barry Jenkins (Etats-Unis, 2018), avec KiKi Layne, Stephan James, Regina King, Colman Domingo, 1h59.

Tish et Fonny s'aiment; ils recherchent un appartement pour abriter leur amour. La tâche n'est pas aisée pour un couple noir dans le New York des années 1970. Accusé de viol par un policier véreux, Fonny est incarcéré.
C'est en prison qu'il apprend qu'il va devenir père. Tish et sa famille se mobilisent pour tirer Fonny de sa prison. Cette lutte sert de fil conducteur au film. Le “méchant”, blanc, empêche au couple de vivre son bonheur. Ce renversement des rôles n'est pas totalement convaincant…
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La saveur des ramen

La saveur des ramen, d’Eric Khoo 2018, avec Takumi Saito, Jeanette Aw, Mark Lee, Seiko Matsuda, 1h30

Il n'est pas recommandé de voir le film du Singapourien Eric Khoo le ventre vide. Ce n'est pas un hasard s'il a été présenté à la Berlinale 2018 dans la catégorie Kulinarisches Kino.
Masato travaille avec son oncle et son père dans un bar à ramen au Japon. Ce dernier décède brusquement, laissant Masato orphelin. Il a besoin de comprendre ce qui rendait son père si taciturne.
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Une affaire de famille

Scène de la mer vue par Adam Pasion pour le Japan Times

Une affaire de famille, d’Hirokazu Kore-eda (Japon, 2018), avec Lily Franky, Sakura Andô, Mayu Matsuoka, Kirin Kiki, 2h01.

blogEntryTopperLes enjeux sociaux de la vie en famille sont récurrent dans les films de Hirokazu Kore-eda réalisateur notamment de Our Little Sister, de Like Father, Like son ou de I Wish. Lire plus…

L'école des philosophes

A l’école des Philosophes (Suisse, 2018)

Ce documentaire de Fernand Melgar est un film de commande pour le 60e anniversaire de la Fondation de Verdeil, institution spécialisée qui permet la scolarisation d'enfants et d'adolescents ayant un handicap.
Melgar a suivi pendant une année une classe d'enfants qui débutent leur scolarité à l'école de la Rue des Philosophes à Yverdon. Les parents ont fait preuve d'une belle confiance en acceptant que leur enfant soit filmé dans son évolution. Lire plus…

Une femme au volant de sa vie

Film documentaire (Suisse, 2016) – Réalisation : Frédéric Gonseth – Intervenants : Yvette Z'Graggen, Catherine Azad, Mousse Boulanger, Nathalie Brunel, Robin Brunel, Laurence Deonna, Markus Hediger, Michel Moret. Production : Frédéric Gonseth Productions, RTS – Durée : 90'

Diverses occasions manquées… Frédéric Gonseth avait envisagé d'adapter un des textes de l'écrivain genevoise, puis plus tard de réaliser un documentaire sur sa vie. Lire plus…

Ni juge, ni soumise

Ni juge, ni soumise, de Jean Libon et Yves Hinant, Belgique, 2017, 1h39

Filmée dans son quotidien, Anne Gruwez, juge d’instruction à Bruxelles, ouvre une porte sur une réalité sociale obscure. Le ton grinçant, le rire aux dépens des justiciables ne met pas forcément à l'aise. Lire plus…

Lady Bird

Lady Bird, de Greta Gerwig (Etats-Unis, 2017), avec Saoirse Ronan, Laurie Metcalf, Tracy Letts, Lucas Hedges, Timothée Chalamet, 1h34.

En se créant une identité "Lady Bird" cherche à se faire accepter dans son lycée malgré ce qu'elle juge être des tares… La vie d'une lycéenne comme tant d'autres qui hésite entre conformisme et originalité. Saoirse Ronan (Christine Lady Bird) et de Laurie Metcalf (sa mère) sauvent par leur interprétation un film conformiste… Lire plus…

Sami – Une chronique lapone

Sami – Une chronique lapone, d’Amanda Kernell (Danemark, Suède, Norvège, 2016), avec Lene Cecilia Sparrok, Mia Sparrok, Maj Doris Rimpi, 1h50.

Variation sur la question de l'identité et de la hiérarchisations des valeurs dans la société. Le film laisse aussi découvrir une ligne de faille qui s'insinue dans l'histoire familiale, dans la Suède des années trente. Lire plus…

Pentagon Papers

Pentagon Papers (The Post), de Steven Spielberg (Etats-Unis, 2017), avec Meryl Streep, Tom Hanks, Bruce Greenwood, Matthew Rhys. 1h56.

L'intérêt du film est de souligner que le conflit entre la presse et la Maison-Blanche n'est pas contemporain à Trump… Certes, Nixon n'abuse pas de l'expression Fake News Media même s'il ne se satisfait pas du traitement de l'informations par certains d'entre eux. Lire plus…

3 Billboards

3 Billboards: Les Panneaux de la vengeance (3 Billboards Outside Ebbing, Missouri), de Martin McDonagh, avec Frances McDormand, Woody Harrelson, Sam Rockwell, Abbie Cornish, John Hawkes, Peter Dinklage, 1h55

Mildred n'en peut plus : sept mois que sa fille a été violée et assassinée et l'enquête piétine.
Elle décide d'afficher sa colère en grandes lettres noires sur fond rouge sur les panneaux géants qui se déglinguent près de chez elle. Cette initiative n'est pas du goût de la population d'Ebbing, Missouri qui s'accommodait de l'oubli de cette affaire comme elle le fait de sa police partiale…
L'exposition des faits bouge les lignes… et l'on découvre que le monde n'est pas aussi simple que la paisible image d'ouverture du film pouvait le laisser entendre. Plus de ligne de partage entre bons et méchants : mené comme un thriller, le film se conclut en points de suspension…

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Critique d'Antoine Duplan

Darkest Hour

«Les Heures sombres» (The Darkest Hour), de Joe Wright (Royaume-Uni, 2017), avec Gary Oldman, Kristin Scott-Thomas, Ben Mendelsohn, Lily James, 2h05

Excellent film évoquant les premiers jours de Churchill comme Premier Ministre en mai 1940. Jouant sur les oppositions, Wright renforce tensions… et ironie.
La dévouée secrétaire Miss Layton se présente à son nouvel emploi auprès de l'Amiral à la veille de sa nomination. Elle doit affronter un être rude, imbu de lui-même, distant… Le roi George VI est plus civil, mais en son palais (magnifiques effets de lumière), Churchill perd de sa superbe… sans montrer beaucoup d'égards pour la courtoisie.
Le propos du film est de montrer comment Churchill réussit à s'imposer dans sa fonction et à galvaniser les Britanniques alors que la France s'effondre. En mettant en image les intrigues politiques, rompant les séquences dramatiques par des scènes décalées voire comiques, le réalisateur accroche son spectateur.

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Critique d'Antoine Duplan

Les gardiennes

Les Gardiennes, de Xavier Beauvois (France, Suisse, 2017), avec Nathalie Baye, Laura Smet, Iris Bry, Olivier Rabourdin, 2h14.

Grande Guerre oblige, les femmes doivent assumer le travail de la terre dans le Limousin. Deux femmes, une mère et sa fille, ont chacune pris la tête de l’exploitation familiale. Hortense, la plus âgée est épuisée. Elle décide de recourir à une fille de l’assistance pour l’épauler. Francine, heureuse de trouver une famille, s’investit sans compter dans le travail. Lire plus…

Téhéran Tabou

Périodiquement les sites d'information se font l'écho des actions de police en Iran : 230 jeunes arrêtés dans des soirées mixtes : Les soirées mixtes entre gens non mariés et la consommation d'alcool sont interdites en Iran. Les personnes arrêtées risquent le fouet ou Iran: la police plus indulgente avec l'application des codes islamiques L'imprévisibilité es autorités reste la norme- Le chaud et le froid alternent, mais ne suffit pas à éteindre la soif de liberté de larges pans de la société essentiellement urbaine, plus surveillée par diverses milices.
Dans ce contexte, le film d'animation de Ali Soozandeh est très actuel. En utilisant la rotoscopie , le réalisateur transforme les protagonistes en ombres d'eux-mêmes, comme les autorités le font de leurs concitoyens.
La thématique de la sexualité est prépondérante. L'auteur évoque cependant aussi la liberté d'expression artistique et l'émancipation des femmes. Il illustre cette dernière par l'interdiction pour les femmes de travailler sans l'accord de leur mari… une séquence qui rappelle celle de L'ordre divin dans laquelle Nora se voit refuser ce droit par son époux dans la Suisse de 1971.

Sur le blog de Christophe Catsaros

Sur le site à voir à lire
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Au revoir là-haut

Au revoir là-haut, de et avec Albert Dupontel (France, 2017), avec Nahuel Pérez Biscayart, Niels Arestrup, Laurent Lafitte, Emilie Dequenne, Mélanie Thierry, Michel Vuillermoz, André Marcon. 1h55.

Critique d'Antoine Duplan

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Confident Royal

Confident Royal, de Stephen Frears, avec Judi Dench, Ali Fazal, Eddie Izzard (1 h 52)

Librement inspiré par l'attachement d'une Reine Victoria vieillissante à l'un de ses servants d'origine indienne, le film de Frears est une occasion de lancer quelques piques à la monarchie. Longueur du règne, expression des sentiments, ambition du Prince de Galles, rapport à l'altérité dans une (ex-)puissance coloniale sont autant de thèmes abordés avec une certaine ironie tout en cherchant à restituer la pompe du protocole impérial.

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Le procès du siècle

En 1993, elle publie un ouvrage dénonçant les travaux des révisionnistes en particulier ceux de l'universitaire anglais David Irving. Ce dernier, assigne Deborah Lipstadt en justice lorsque son ouvrage paraît au Royaume-Uni. Il se prétend diffamé par les propos de l'historienne. Une particularité du droit britannique oblige l'auteur et son éditeur, Penguin Books, à prouver qu'ils disent la vérité. Il s'agit de prouver l'existence de la Shoah, ni plus, ni moins. Le révisionniste se présentera seul au procès. Ce sera David contre Goliath. Un homme seul face à une équipe aguerrie d'avocats, de juristes et d'historiens.
La ligne de défense doit tenir compte de l'habileté de l'accusateur à soutenir sa cause. Il faut éviter qu'il puisse se servir de cette tribune pour propager ses idées et accroître sa notoriété. Penguin and Lipstadt ne peuvent pas se permettre de perdre. Le défi n'est pas aussi simple qu'il paraît.
À l'ère des fake news, ce film est captivant. Il met en évidence le danger que représentent les émotions dans la recherche de la vérité et la difficulté à prouver la véracité des faits.

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La critique de Stéphane GobboInterview de Deborah Lipstadt
Le site dédié par Deborah Lipstadt au procès

Django

Django, d’Etienne Comar (France, 2017), avec Reda Kateb, Cécile de France, Bea Palya, Bimbam Merstein, 1h57.

Ce biopic évoque un épisode de la vie du jazzman français. Django Reinhardt est d'origine sinti et guitariste de jazz, deux caractéristiques douteuses pour les forces d'Occupation. Se sentant menacé, en 1943, il essaie sans succès de gagner la Suisse. L'artiste excellemment incarné par Reda Kateb vit hors des réalités et son succès le protège. Vichy participe à la Déportation des Tsiganes, mais Django Reinhardt peut poursuivre sa vie de musicien à Paris.

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Critique d'Antoine Duplan

Barakah Meets Barakah

Barakah Meets Barakah (Barakah Yoqabil Barakah), de Mahmoud Sabbagh (Arabie saoudite, 2016), avec Hisham Fageeh, Fatima al-Banawi, Reem al-Habib, Sami Hifny, Khairia Nazmi, Abdulmajeed al-Ruhaidi, Turki Shaikh, Marian Bilal. 1h28.

Barakah est employé de la municipalité de Djeddah et traque les comportements prohibés dans l'espace publique… Bibi et Madame Mayada qui effectuent un shooting de mode sont-elles en infraction ? Sur le ton de la comédie, Sabbagh présente “un film sur l'espace public parce qu'en Arabie Saoudite – particulièrement à Djeddah – il est plein de restrictions et de contraintes. Le film traite des tentatives des jeunes personnages de se libérer de ces restrictions. Mais je voulais aussi garder un ton léger. Le film s'attache plus à la recherche de liberté qu'aux restrictions elles-mêmes.” Ces contraintes contribuent à figer les inégalités – pas seulement de genre – dans cette société.

Dossier de presse de Trigon Films
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Critique de Norbert CreutzblogEntryTopper

L'autre côté de l'espoir

L’Autre côté de l’espoir, d’Aki Kaurismäki (Finlande, Allemagne, 2016), avec Sakari Kuosmanen, Kati Outinen, Sherwan Haji, 1h38

Khaled, Syrien d'Alep, débarque d'un cargo au milieu d'une nuit dans le Port d'Helsinki. Il se rend à la police pour y déposer sa demande d'asile, puis échoue dans un centre pour requérants. Il y trouve l'Irakien Mazdak qui se languit depuis une année, rêvant d'un travail.
De son côté, Wikström largue les amarres. Il se sépare de sa femme alcoolique et quitte simultanément son métier de représentant de commerce spécialisé dans la chemiserie. Il a toujours rêvé de tenir un restaurant et trouve une occasion "en or" avec la Pinte dorée… qu'il reprend avec ses improbables employés.
l-autre-cote-de-l-espoir TeleramaKaurismäki crée une ambiance étrange en alignant les anachronismes et juxtaposant des couleurs mornes et dépareillées. Le policier enregistre la demande d'asile de Khaled sur une antique machine à écrire et utilise un téléphone hors d'âge, mais dispose d'un appareil sophistiqué pour relever ses empreintes digitales. Le réalisateur oppose les objets d'une Finlande surannée à ceux d'un monde contemporain en rapport avec la problématique de la migration. Ces deux univers se croisent à la Pinte dorée lorsque Wikström offre un travail à Khaled.
L'atmosphère, les acteurs rappellent un autre opus de Kaurismäki, L'homme sans passé. Il y est aussi question de laissés-pour-compte de la société qui n'ont assurément pas l'air de Finlandais…

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Site du film
Critique d'Antoine Duplan

Lion

Mélodrame basé sur l'autobiographie de Saroo Brierley A Long Way Home. L'outil qui permet ce retour aux sources, Google Earth, est difficile à traiter cinématographiquement. Les marques de loyauté de Saroo à sa mère adoptive font vibrer le sentimentalisme.

De Garth Davis (Australie, États-Unis et Royaume-Uni, 2016), avec Dev Patel, Rooney Mara, David Wenham et Nicole Kidman. 2h01

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Manchester by the Sea

Concierge taiseux, Lee Chandler se laisse malmener par les habitants des bâtiments dans lesquels il est homme à tout faire. Sous son air taciturne, se cache un tempérament explosif prompt à la bagarre. On est dans l'expectative quand il reçoit un appel lui annonçant le décès subit de son frère Joe. Lee se rend alors à Manchester by the Sea, petite ville du Massachusetts. Lire plus…

Révolution silencieuse

Ce documentaire relate la mutation d'un agriculteur vaudois ayant renoncé à participer à l'économie laitière pour renouer avec la culture de blés anciens. Lire plus…

Ma vie de courgette

Film d'animation, Ma vie de courgette, prend ses racines dans l'enfance. Certains détails ramènent à la candeur de cet âge mais pour Courgette et ses amis le quotidien du foyer n'est pas qu'innocence. Lire plus…

Docteur Jack

Un documentaire hommage à Jack Preger. médecin des rues à Calcutta depuis 1979.
À 42 ans il s'engage dans les camps du Bangladesh, dévasté par la guerre civile. Suite à cette expérience, il reste dans le sous-continent et s'investit, en franc tireur auprès des plus pauvres. Sa pratique de la street medicine ne fait pas l'unanimité mais il persévère, permettant ainsi à des dizaines de milliers d'habitants d'accéder aux soins. Lire plus…

Juste la fin du monde

Le prologue avertit de la gravité de la situation. Louis rentre de Paris au Québec pour annoncer son prochain décès. Le jeune enfant assis derrière, en jouant innocemment avec lui, renforce le caractère dramatique de la scène. Alors que défilent des maisons québécoises, on s'attend à un accueil chaleureux après 12 ans d'absence… Mais dès l'arrivée, ce sont reproches ("Pourquoi as-tu pris le taxi ?") qui marquent l'éloignement et l'incommunicabilité.
L'annonce pourra-t-elle se faire ? Que s'est-il passé dans cette ancienne maison pour que ces retrouvailles se transforment en vives confrontations ?
Dolan accroit la tension des dialogues successifs entre Louis et les membres de sa famille par une prise de vue en gros plans…
De Xavier Dolan - 2016
Avec Gaspard Ulliel, Nathalie Baye, Léa Seydoux, Vincent Cassel, Marion Cotillard

Internet Movie Database
Critique de Norbert Creutz

Frantz

Allemagne 1919. Anna se recueille chaque jour sur la tombe de son fiancé, tué pendant la guerre. Que fait ce jeune homme, qui plus est Français, sur cette même tombe ? Alors que cette présence dérange en ville, Anna approche Adrien et le fait entrer dans la maison de ses beaux-parents. Chacun en vient à arranger la vérité pour se créer un futur…

De François Ozon – 2016
Avec Pierre Niney, Paula Beer, Ernst Stötzner, Marie Gruber, Anton von Lucke

Internet Movie Databas
Critique de Norbert Creutz

L'économie du couple

Un huis-clos dans lequel Marie et Boris soldent leur couple et leurs comptes. Lafosse aime partager l'observation de situations tendues, sans manichéisme.

De Joachim Lafosse - 2016
Avec Bérénice Bejo, Cédric Kahn, Marthe Keller

Internet Movie Database

Critique de Norbert Creutz

Florence Foster Jenkins

de Stephen Frears (Royaume-Uni, 2016)
avec Meryl Streep, Hugh Grant, Simon Hellberg, Rebecca Ferguson, Nina Arianda, 1h50.

La critique d’Antoine Duplan
Internet Movie Database

Café Society

de Woody Allen (Etats-Unis, 2016)
avec Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Steve Carell, Blake Lively, Jeannie Berlin, Ken Stott, Corey Stoll, Sari Lennick, Stephen Kunken, Parker Posey, Paul Schneider, Anna Camp. 1h36

La critique de Norbert Creutz
Internet Movie Database

Quand on a 17 ans

Kacey Mottet Klein et Corentin Fila sont convaincants en ados prompts à en découdre. En marge de leur classe, chacun se cherche… Ne considérer ce film que sous la thématique de l’homophobie est peut-être réducteur.

Film d’André Téchiné (2016)
avec Sandrine Kiberlain, Kacey Mottet Klein, Corentin Fila

Critique de Norbert Creutz
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Soleil de plomb

Zvizdan
Film de Dalibor Matanic (2015)

Premier volet du triptyque : 1991, en Croatie, le climat est tendu. Jelena et Ivan, un jeune couple inter-ethnique, ne supporte plus les tensions et projette un futur en ville pour y échapper. Si leur ethnie les sépare, leur histoire de vie est bien proche. Nous assistons à la première mort du conflit qui embrase les Balkans.
Les mêmes acteurs, Tihana Lazovic et Goran Markovic, incarnent deux autres couples, l’un en 2001, l’autre en 2011 qui vivent des histoires étrangement parallèles à celle de Jelena et d’Ivan. La persistance des tensions ethniques, la souffrance qui perdure malgré l’évolution du contexte historique. Trois actes qui rappellent que les blessures d’une guerre sont lentes à cicatriser, mais qu’elles n’annihilent pas l’espoir d’une réconciliation.

Internet Movie Database
le site du film
La mémoire en Kosovë

Un jour comme un autre

A Perfect Day
Film de Fernando León de Aranoa (2015)

Un jour comme un autre suit une équipe humanitaire dans un pays éprouvé par la guerre. On pourrait se trouver en ex-Yougoslavie. Si les hostilités semblent avoir cessé, l’équilibre entre communautés est littéralement empoisonnés par les haines tenaces. Les intérêts personnels et les approches de chacun des expatriés sont divergents et pourtant c’est de leur entente que le succès de la mission dépend. Le cadre de procédures strictes laisse une large marge d’interprétation… Les enjeux sont tels qu’un geste malheureux pourrait remettre en cause l’équilibre précaire qui s’est imposé.
Fernando León de Aranoa traite ce sujet avec humour mais sans légèreté… jusqu’à la chute qui pourrait laisser croire qu’il suffit de laisser le temps résoudre la situation !

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Les innocentes

Film d’Anne Fontaine (2016)

Critique d’Antoine Duplan
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Hail, Caesar!

Film de Joel & Ethan Coen (2016)

Critique d’Antoine Duplan
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Demain

Recevoir un courrier « À l’attention des jeunes présomptueux du socialisme » et aller, le même jour, voir le documentaire de réflexion de Cyril Dion et Mélanie Laurent « Demain » Lire plus…

An ou Les Délices de Tokyo

La pâte de haricots confits de Tokue, une paria confinée dans son sanatorium, donne saveur aux dorayakis de Sentaro et transforme le jeune homme. Lire plus…

Le Pont des espions

«Si le monde libre n'est pas fidèle à son propre code moral, il ne restera plus aucune société dont d'autres pourraient vouloir s'inspirer.» James Donovan Lire plus…