Ruth Bader Ginsburg est juge auprès de la Cour Suprême des États-Unis. Pionnière dans la défense des droits des femmes, RBG se trouve de plus en plus à gauche sur le panel des neuf membres de cette juridiction. La particularité de la nomination des juges, à vie, sur proposition du Président, explique la modification de ce positionnement. Elle indique un recul sur le plan sociétal de la politique étasunienne.
En insistant sur la notoriété de RBG, son image iconique, le documentaire devient hagiographie. Battante, bourrelle de travail, la juge a choisi de privilégier les affaires en lien avec les inégalités de genre. En bonne stratège, RBG ne s'est pas contentée de défendre les femmes car ces injustices sont dues le plus souvent à l'assignation aux représentations sexuées des rôles.
Le documentaire note une évolution malsaine de la fonction de juge suprême. En montrant une certaine civilité avec le juge Scalia (1936-2016), à l'opposé de ses convictions, il accrédite la perception d'une politisation de plus en plus prégnante de la Cour, qui ne joue donc plus son rôle de contre-pouvoir.
Si Mme Bernel a mis en évidence une féminisation plus grande de la magistrature dans le Canton de Vaud, elle a aussi rappelé que le barreau reste un domaine d'hommes (mâles). Elle en attribue partiellement la responsabilité aux femmes qui, hors le droit de la famille, font davantage confiance à des avocats qu'à leurs consœurs.

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Valérie de Graffenried pour Le Temps

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