Un domaine au Cap-Vert

L’auteur, Henrique Teixeira de Sousa (1919-2006), décrit le déclin de la classe dominante blanche dans les années 1950-60. Il semble que les distinctions de classe aient été particulièrement fortes à Fogo, ce qui explique la présence encore visibles des sobrados (maisons coloniales à étages).
L’auteur décrit le déclin de la classe dominante blanche dans les années 1950-60. Il semble que les distinctions de classe aient été particulièrement fortes à Fogo, ce qui explique la présence encore visibles des sobrados (maisons coloniales à étages).
Soumis aux aléas d’une météorologie capricieuse et à une pression démographique, la population de l’archipel subit périodiquement des famines. L’administration portugaise ne cherchant pas particulièrement à investir dans cette province/colonie, les habitants s’exilent à São Tomé et Principe (dans des conditions qui proches de l’esclavage au profit des producteurs de café et de cacao) ou aux États-Unis. L’État organise aussi des chantiers qui permettent d’améliorer les déplacements (routes et chemins pavés).
À la fin de leur vie active en Amérique, de nombreux cap-verdiens sont revenus vers leur île de Fogo et ont, peu à peu, supplanté les familles de blancs qui s’accrochaient entre soi à leurs privilèges, refusant l’évolution soutenue par une classe intermédiaire de mulâtres. La fresque de Teixeira de Sousa évoque les forces qui se concurrencent sur fond de salazarisme.
Sobrado à São Filipe
Sobrado à São Filipe

La peur de l’altérité et de l’évolution de la société est peut être aussi à l’œuvre en Europe avec le retour marqué aux nationalismes, malgré des conditions économiques plutôt favorables… comme le développe Joschka Fischer dans sa chronique Le glissement politique à droite ou le fascisme des nantis (Le Temps 21 janvier 2016).

Présentation du livre sur le site de l’éditeur, Actes-Sud