C'est utiliser un euphémisme pour parler des personnes atteintes d'un autisme sévère dont traite le film. Bruno est engagé dans une association qui essaie de sortir des adolescents et jeunes adultes de la sphère médicale dans laquelle ils sont contenus par le recours aux médicaments. Elle soutient aussi des familles pour leur permettre éviter à leurs enfants l'isolement. Idéalement, une place dans la société est recherchée pour ces êtres hors-normes. La gageure pour Bruno est d'assurer un suivi "un pour un" malgré un budget restreint.
Malik œuvre plutôt dans la réinsertion sociale de jeunes des quartiers en leur donnant des responsabilités. L'accompagnement de ces jeunes autistes est un débouché pour ses protégés. Evidemment que cette association de jeunes très singuliers, hors des normes, chacun à leur façon ne peut déboucher que sur des situations improbables.
Au-delà de ces parcours croisés, à la base de la trame dramatique, le film interroge sur les moyens que la société se donne pour intégrer la diversité en son sein. L'association de Bruno est l'objet d'un audit de l'Inspection générale des affaires sociales en raison du manque de respect des règles qui régissent l'accueil de handicapés. Cette enquête fat la force du film en posant la question des moyens et celle de la responsabilité de chacun. Sans engagement individuel, au risque de transgresser les normes, l'espoir d'intégration reste marginal pour qui s'éloigne trop de la norme.
Les réalisateurs en font peut-être un peu trop en ajoutant à cette problématique une dimension religieuse : Bruno, le Juif à kippa, s'appuie sur les ressources de Malik, le Musulman.

Commentaire du Temps
Rafael Wolf pour RTS Culture
Internet Movie Data Base

Tags Cinéma, Société